Les plasturgistes entrent en action
Ce 14 novembre, au stand de la CGEM au sein de la Zone verte, les plasturgistes marocains avaient l’allure toute fière. Et pour cause, ils s’apprêtaient à faire une grande annonce au public. Depuis que l’étude stratégique balisant la route devant la signature par la profession d’un contrat-programme avec l’État a été ficelée, les professionnels du secteur, regroupés sous la coupole de la Fédération marocaine de plasturgie, ont décidé de prendre leur mue verte en main. Aujourd’hui, engagements de la COP obligent aussi, ces industriels ont décidé de s’inscrire sur la voie de l’objectif «Zéro déchet en plastique dans les décharges». Un écosystème dans ce sens est en train d’être bouclé, murmure-t-on dans les coulisses de la fédération. Comment ce schéma proposé s’articulera-t-il dans les faits ? La FMP entend installer son écosystème dans une «dynamique vertueuse pour le secteur dans son ensemble», expliquent les responsables de la fédération.
Le recycleur s’engage à acheter la production au prix du marché fixé et associé à la gestion de l’unité, il professionnalise l’amont de la filière. Autre avantage, les flux dans la filière sont délimités «ce qui limite le risque sanitaire et de dégradation de l’environnement». De même, les matières recyclées constituaient une forme de sourcing alternatif pour les opérateurs. Pour ce qui est des chiffonniers, ils «restent rémunérés au mérite (en fonction des poids collectés), mais disposent d’un statut et opèrent dans une structure formelle». Avec la mise en place de cet écosystème, estime Monsif Charai, président de l’Association marocaine de recyclage et de valorisation des déchets plastique (AMRP) et membre du bureau de la FMP, «la plasturgie marocaine aurait franchi un grand pas vers une économie circulaire avec un nouveau concept sociétal dans lequel le développement durable est le principe fondamental». C’est sur cette base donc que l’activité du recyclage prend tout son sens.
Aujourd’hui, la plasturgie marocaine transforme 550.000 tonnes par an, si l’on en croit les chiffres de la FMP, selon lesquels le Maroc importe plus de 500.000 tonnes par an en produits finis et en emballages primaires. C’est ainsi que la filière présente un gisement total de 1.050.000 tonnes par an en produits plastiques à recycler. À valeur d’aujourd’hui, la filière recyclage traite au total 212.000 tonnes de déchets en matières plastiques. Le cercle vertueux prôné par l’AMRP, se veut basé sur la réduction de la consommation des matières premières importées, la réduction massive de l’émission de CO2 et l’amélioration des conditions de vie des chiffonniers.