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Les éleveurs de bétail demandent un plan d’urgence

L’absence de pluie en cette période a des conséquences aussi bien sur les agriculteurs que sur les éleveurs de bétail de notre pays, qui subissent de plein fouet la pénurie de paille et de foin. Les prix ont d’ailleurs grimpé en flèche, ce qui nécessite une adaptation.

Dans plusieurs régions, les agriculteurs avancent qu’il s’agit d’une «année blanche» pour l’agriculture et demandent une intervention rapide de l’État pour sauver ce qui reste de la saison agricole. Un plan anti-sécheresse pour sauver le cheptel est fortement attendu.

Plusieurs éleveurs de bétail affirment être dans la tourmente, puisque la sécheresse a fait doubler les prix du foin et de la paille qui sont passés respectivement de 35 à 70 DH et de 12 à 28 DH le ballot. Bien entendu, la variation des prix des matières premières agricoles au sein des filières de l’élevage a de fortes répercussions sur le secteur. Pour sa part l’orge a subi une augmentation de plus de 1,3 DH le kilogramme. En ce moment, il se vend à près de 3,5 DH contre 2,20 DH en période normale.

«L’orge coûte chez nous, en moyenne, 3,30 DH. Elle a augmenté de plus de 1 DH depuis septembre dernier, suite au renchérissement des matières premières», explique Mansouri Mohamed, éleveur dans la commune de Ain Chkef dans la région de Fès.

L’aliment composé a également subi une augmentation de plus de 0,7 centime en l’espace d’un mois. En ce moment, il se vend à près de 3 DH le kg contre 2,3 DH le kg auparavant. De l’avis des importateurs, la flambée des prix est due aux cours internationaux, d’autant plus que 90% des matières premières entrant dans la fabrication de l’aliment de bétail sont importées.
«La consommation d’aliments à des prix élevés montre que les éleveurs ont le souci de préserver au mieux leur cheptel, mais aggrave leur situation financière», explique un professionnel. Cette situation est le résultat des conditions climatiques qui ne sont pas favorables au secteur de l’agriculture. Le manque de pluie inquiète. À titre d’exemple, jusqu’au 26 février dernier, la région de Fès Meknès à enregistré un déficit pluviométrique de plus de 66% par rapport à 2019. Les plus fortes baises ont été notamment enregistrées à Boulemane avec -80% et Fès et Moulay Yacoub avec -76%.

«À cause des conditions climatiques actuelles et afin de répondre à la demande accrue des éleveurs de la région, nous avons mis à leur disposition un stock d’orge subventionnée de 52.757 Quintaux», précise kamal Hidane, Directeur Régional de l’Agriculture (DRA) de la région de Fès Meknès.

Il faut noter que la dernière opération de distribution d’orge subventionnée dans la région de Fès-Meknès date de 2017-2018, et ce, dans le cadre de l’opération de protection contre le froid. Grâce à l’abondance des pâturages, la région n’avait bénéficié d’aucun programme de subvention durant la saison 2018-2019 à l’exception de Boulemane qui a bénéficié de 26.000 Quintaux d’orge subventionnée.

Comment sortir de la crise ?
Pendant les périodes de sécheresse, l’alimentation du bétail constitue une préoccupation de premier ordre pour les éleveurs et pour les familles rurales. Tout écart significatif entre l’offre d’aliment et la demande entraîne automatiquement une hausse des prix avec des répercussions sur tout l’amont de la filière de viande rouge.

Dépassés par la situation, les professionnels de la filière des viandes rouges ont tiré la sonnette d’alarme. En effet, ils appellent l’État à mettre rapidement en place un plan d’urgence au profit des éleveurs. Comme solution de sortie de crise, ils proposent l’augmentation, de façon exceptionnelle, des contingents d’importation en aliments de bétail, tout en les exemptant provisoirement des droits de douane.

Par ailleurs, l’INRA, à travers son projet focalisé sur l’amélioration génétique des caprins et ovins, essaye de trouver et d’adapter les techniques les plus modernes en matière de génomique et de bio-informatique. Ceci contribue à la compréhension et à la maîtrise des mécanismes de développement et d’adaptation des animaux. L’un des points les plus importants à cet égard réside dans l’adaptation aux changements climatiques qui entraînent une hausse des températures et une baisse des pluies, ce qui affecte le développement animale.


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