Les dividendes bientôt de retour
À peine sortie de sa phase de toilettage, la société se tourne désormais vers l’avenir en espérant que 2018 sera aussi favorable que l’année précédente. Le groupe mise en effet sur le très bon démarrage de l’activité de ses 27 hôtels qui ont enregistré à fin février 2018 un taux d’occupation de 68%, soit une hausse de 7 points par rapport à 2017.
2017 a été une année de reprise à tous les niveaux. Le secteur du tourisme marocain n’était pas en reste. Preuve en est la hausse de 10% du volume d’arrivées en plus d’une augmentation de 15% des nuitées à fin 2017. Le taux d’occupation du secteur s’est au final établi à 43% en progression de 3 points. Risma – qui gère 27 établissements hôteliers – s’est illustré de son côté en grande forme, en surperformant le marché. Le groupe hôtelier a en effet enregistré un taux d’occupation de 65%, en hausse de 3 points et ceci malgré le lancement d’un important programme de rénovation sur ses unités phares – représentant 269 chambres, soit 6,5% de la capacité hôtelière de Risma -, ainsi que la cession de trois Ibis (Agadir, Fnideq, Tanger FZ) qui a dégagé une plus-value de 13 MDH. Parallèlement, la société d’investissement a procédé à l’ouverture de l’Ibis Rabat Agdal en janvier 2017 et de l’Ibis Casablanca Gare en septembre 2017. L’autre fait marquant pour le groupe hôtelier l’année dernière a été la constatation d’une dépréciation de l’ensemble des titres, comptes courants et prêts injectés historiquement dans la filiale Saemog (la Société d’aménagement d’Essaouira Mogador détenue à hauteur de 40% par Risma), ce qui a impacté sensiblement les bénéfices du groupe. Le toilettage des actifs de Saemog a provoqué un résultat non courant négatif ainsi qu’un déficit de l’exercice à – 86 MDH (contre un RN de 91 MDH en 2016). Hors éléments exceptionnels, le RNPG 2017 s’établirait à 67 MDH, en hausse de 80 MDH par rapport à 2016. Selon Amine Echcherki, président du directoire de Risma, le repositionnement de la station d’Essaouira en discussion avec les autorités n’aurait qu’un faible impact sur les comptes futurs. Ceci dit, la baisse «en apparence» du résultat net réprime quelque peu la bonne tenue du core business du groupe. L’opérationnel affiche en effet bonne mine à travers la hausse de 28% du résultat d’exploitation à 226 MDH avec une marge de 15% (en progression de 2 points).
Cette bonne performance a été tirée par la bonne maîtrise des charges, la hausse de l’activité et la baisse mécanique des amortissements. De son côté, le résultat financier s’est amélioré de 31% (53 MDH) en 4 ans à -116 MDH. D’une année à l’autre, l’augmentation a été de 22%, soit 33 MDH de plus. Une embellie qui a été marquée par le remboursement des crédits et l’amélioration de la situation de la trésorerie. En effet, le groupe dispose d’une meilleure assise financière que les exercices précédents. Le cash flow net est passé en 3 ans de -330 MDH à 130 MDH. Le niveau d’endettement de la société s’est considérablement allégé durant les deux derniers exercices. La dette est en effet passée de 2,12 MMDH en 2016 à 1,92 MMDH en 2017. Le gearing a été ainsi ramené à un de ses plus bas niveaux depuis 8 ans. Il s’établit actuellement à 130% et sera amené à diminuer davantage selon le top management, qui continue le remboursement de sa dette CLT. Hors éléments exceptionnels, le gearing se placerait à 117%. Ceci étant, le groupe qui a mobilisé plus 4,9 MMDH d’investissements sur les 17 dernières années (dont 140 MDH en 2017) entend reconduire son effort d’investissement avec une enveloppe d’environ 150 MDH en 2018. Une ambition qui sera soutenue par un levier financier de 56%. Echcherki, confiant, souhaite le ramener à terme à 50% soit au même niveau que «les standards de la profession». Pour 2018, Risma espère rester sur la même tendance qu’en 2017 où elle a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 4% à 1,45 MMDH et ceci grâce à l’impact des nouvelles ouvertures et de la hausse de l’activité des unités existantes. Les travaux de rénovation et la vente des 3 Ibis ont eu au final un faible impact sur les revenus. Au final, Risma a finalisé sa période d’assainissement sans accrocs. La société qui a rémunéré ses actionnaires uniquement en 2014 depuis sa première cotation en 2006 rassure : «Désormais, il n’y a plus de freins à la distribution des dividendes».