Éco-Business

Les ambitions de Turkish Airlines

La compagnie ne lésine pas sur les moyens pour arriver à 120 millions de passagers et à un chiffres d’affaires de 30 milliards de dollars à l’horizon 2023. Le nouvel aéroport d’Istanbul, qui sera mis en service en octobre prochain, constitue une vraie locomotive pour le pays et contribuera à raison de 4,9% à son PIB en 2025.

La compagnie Turkish Airlines connaît une ascension fulgurante depuis quelques années, atteignant même un chiffre d’affaires de 14,3 milliards de dollars en 2017. Elle prévoit de transporter 120 millions de personnes en 2023 et de réaliser un chiffre d’affaires de 30 milliards de dollars. Et pour y arriver, elle ne lésine pas sur les moyens à mobiliser. Les investissements et nouvelles acquisitions d’appareils se font à un rythme soutenu. Interrogé au siège de la compagnie à Istanbul, Selim Demiray, vice-président Sales Afrique du Nord, a expliqué que la flotte de la compagnie s’est considérablement développée avec une prévision de 331 appareils en 2018. Ce rythme dépasse celui de l’évolution du transport aérien en moyenne dans le monde. Il n’a pas été non plus affecté par la crise de 2008, montrant par la même occasion sa résilience basée sur des acquis solides à la fois économiques, touristiques et culturels. Pour ce qui est du Maroc, un vol direct Istanbul-Casablanca est assuré quotidiennement via un Boeing 777, le plus grand de la flotte avec ses 348 places dont 48 en business. Le taux de remplissage est aussi satisfaisant dans les deux sens. Globalement, la compagnie qui occupe aujourd’hui la 14e place mondiale en termes de nombre de passagers compte passer 10e en 2035. Pour le seul mois de février dernier, elle a enregistré 5,1 million de passagers, soit une hausse de 25% par rapport à la même période de l’année dernière. Elle a également atteint son plus haut taux de remplissage avec 79,7%. Durant une visite organisée par la compagnie, principalement à son centre de formation et à son siège, l’on a pu constater de visu les avancées technologiques qu’elle a mises en place pour accompagner son dynamisme dans le monde. Pas moins de 10 simulateurs de pilotage sont aujourd’hui en fonction suivant les différents types d’appareils, avec le projet de faire passer ce nombre à 28 simulateurs à court terme, assorti de la construction d’une nouvelle zone de formation dédiée. Avec ses 4.300 pilotes et des besoins futurs qui vont crescendo, la compagnie turque table beaucoup sur la formation et la logistique qui lui est inhérente.

Turkish Airlines assure également la formation des pilotes et du personnel de cabine pour le compte de 17 autres compagnies dans le monde. Fait marquant, la compagnie est en train de former plus d’une centaines de jeunes Marocains en 2018, futurs stewards et hôtesses de l’air, pour ensuite les intégrer dans ses effectifs qui dépassent les 24.000 employés. Le nombre de stagiaires marocains formés en 2017 a été de 30, évolution qui en dit long sur la qualité des profils. Le choix des Marocains s’explique, selon les responsables de la compagnie, par leur capacités linguistiques à faire valoir notamment sur des vols vers l’Afrique francophone.

D’ailleurs, Turkish Airlines dessert 33 pays africains (55 destinations) sur un nombre total de 122 pays (304 destinations). Cette volonté du transporteur turque est surtout portée par ses projections dans le cadre de la mise en service du nouvel aéroport d’Istanbul qui, selon Demiray, sera opérationnel le 29 octobre 2018. Aujourd’hui, les travaux sont achevées à 78% et, une fois complètement mis en service, il constituera une vraie fierté pour le pays. Car, tenez-vous bien, il devra participer à raison de 4,9% dans le PIB de la Turquie en 2025, ce qui en fera un pilier de l’économie du pays et une véritable locomotive pour le tourisme et le business de manière générale. Avec 225.000 employé en 2025, il sera sans conteste, ajoute le responsable, le premier aéroport danse le monde de type «under one roof». Quelques chiffres renseignent sur son gigantisme: 500 points de check-in, 143 passages d’embarquement, 500 places de parking avion et une superficie de 1,3 million de m². Sa capacité cargo sera de 5,5 millions de tonnes pour 700.000 m² de hangars de maintenance. Lors d’une présentation de sa maquette, l’on a pu contacter l’introduction de nouvelles technologies inédites comme des robots itinérants qui servent de guides pour les passagers cherchant un renseignement ou une information quelconque. Cette touche marketing lui permet de se différencier des autres aéroports. Sa tour de contrôle en forme de tulipe, fleur symbolique du pays, marie haute technicité et beauté architecturale. Istanbul, mégalopole qui compte 20 millions d’habitants, soit pratiquement le quart de la population de la Turquie, connaîtra donc, avec cet aéroport, une nouvelle dynamique. Son attractivité touristique incontestable en fait une destination unique présentant les deux facettes européenne et asiatique de la ville, riche en histoire et en activités en tous genres.  



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