Éco-Business

Le Maroc en avance sur les objectifs

Les objectifs fixés par le royaume et Renault à fin 2017 sont atteints. Les achats du groupe français des pièces produites au Maroc totalisent 1 milliard d’euros et le taux d’intégration déjà réalisé est de 50%. Le ministre revoit à la hausse la performance escomptée de tout le secteur.

Un bilan d’étape pour le moins très positif. Mercredi 7 mars, Moulay Hafid Elalamay, le ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, a présenté dans l’euphorie les réalisations de l’écosystème Renault, cinq ans avant l’échéance 2023. Si les objectifs fixés en amont par les deux partenaires étaient qualifiés par le ministre lui-même comme étant ambitieux, voire irréalisables, ce bilan d’étape indique qu’ils seront – pour autant – non seulement atteints mais dépassés de loin. À fin 2017, les achats du constructeur français de pièces produites au Maroc ont en effet totalisé 1 milliard d’euros, sachant qu’en avril 2016, Renault et le ministère de l’Industrie avaient convenu d’atteindre 1,5 milliards d’euros en 2023. Une performance qui en dit long sur la réussite de l’approche adoptée dans le secteur de l’automobile (voir encadré). Autre indicateur significatif, le taux d’intégration affiche déjà, en ce début d’année 2018, un pourcentage de 50%. Comparé au 65%, objectif initial, il est sûr que ce deuxième but sera atteint, avant même 2023. «Les objectifs que le royaume et Renault se sont fixés depuis quelques années, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle (PAI) sont largement dépassés. Nous sommes en avance sur nos objectifs de presque deux ans», souligne Elalamy. Du côté de l’emploi, 14.000 emplois ont été créés par le groupe et par ses fournisseurs. Tout l’écosystème Renault devra, d’ici l’échéance citée, pourvoir 50.000 postes dans plusieurs régions du royaume. Un objectif qui, selon le ministre, ne devrait pas résister au constructeur et à ses équipementiers surtout que les investissements suivent. Jusqu’à présent, 815 millions d’euros ont été investis par l’écosystème du groupe français. Résultat de cette performance, la barre symbolique de 650.000 véhicules devant êtres produits par l’industrie automobile nationale, à l’horizon 2023, a été revue à la hausse. «Nous nous sommes autorisés à revoir cet indicateur à la hausse car notre performance le permet. Notre volonté maintenant est de fabriquer 1.000.000 de véhicules d’ici cinq ans», souligne le ministre.

Une industrie en marche
Autour de Renault, plusieurs autres écosystèmes se sont greffés automatiquement, résultat d’une stratégie globale adoptée par le royaume. «Au total, ces écosystèmes sont au nombre de quatre. Il s’agit du câblage, l’intérieur des véhicules, le métal et la batterie. Ces équipementiers sont installés dans les quatre coins du pays, y compris des régions comme l’Oriental ou le Draâ», nous explique le ministre. Si le constructeur français occupe une place prépondérante dans l’industrie automobile, de par le volume de sa production et ses performances, dont celle enregistrée à fin 2017, les autres constructeurs mondiaux forment un tissu qui devra permettre d’atteindre l’objectif d’1 million de véhicules fabriqués à l’horizon 2023. Tous sont censés former individuellement le noyau d’un écosystème à part entière, le substrat de la méthode made in Morocco. 


Fabrice Cambolive
Directeur des opérations, Renault Région AMI

Dans la région AMI (Afrique, Moyen-Orient, Inde), qui représente 40% de la population mondiale, il y a encore des pays auxquels Renault Maroc peut exporter sa production. Le Maroc peut aussi jouer le rôle de pilier à la fois dans la région et aussi au sein du groupe Renault. Actuellement, nous produisons au royaume plus de 70.000 véhicules destinés au marché local et plus de 376.000 orientés vers l’export. En outre, les véhicules produits au Maroc atteignent 74 pays de par le monde. Tous ces chiffres doivent être mis en avant».


L’approche Elalamy

 L’approche adoptée pour développer le secteur automobile se base sur trois dimensions. Le constructeur français occupe la première dimension car il dispose de la capacité de fabrication nécessaire pour attirer les équipementiers auxquels incombe la responsabilité de fournir les pièces au constructeur. Ces équipementiers forment la deuxième dimension de ce triptyque. Avant leur installation au Maroc, le ministère de l’Industrie avait la délicate mission de les attirer dans un écosystème où les constructeurs commençaient à peine à s’installer. La solution a été de négocier avec les constructeurs automobiles des contrats ayant des taux d’intégration très élevés. «C’est cet élément qui a complètement changé l’industrie automobile au Maroc», souligne Moulay Hafid Elalamy. Une fois un taux d’intégration élevé négocié, les équipementiers sont attirés. «La troisième dimension consiste à négocier avec les groupes automobiles, au-delà de l’objectif de fabrication, d’acheter une quantité de pièces chez les équipementiers et surtout d’exporter vers l’étranger», conclut le ministre.


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