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Le gouvernement de Madrid est confiant

Les pêcheurs et le gouvernement espagnols partagent un optimisme désarmant suite aux derniers rebondissements dans le dossier de l’accord de pêche.

La publication de l’avis de l’avocat général de la Cour de justice sur le protocole de pêche n’a pas eu raison du moral de la filière espagnole de pêche. Contacté par Les Inspirations ÉCO, Pedro Maza, le vice-président de la Confédération espagnole de pêche (CEPESCA) s’est dit serein. Le secteur, tout en admettant avoir passé un sale quart d’heure juste après la publication dudit avis, se dit à présent confiant quant à une issue favorable à cette affaire. «Nous étions un brin inquiets, mais après notre réunion, vendredi dernier, avec le département de tutelle, l’apaisement a regagné les esprits», souligne cet armateur andalou. En effet, les professionnels espagnols ont vite saisi leur ministère au sujet de cette sortie de l’avocat général de la Cour européenne, lequel préconisait «d’invalider» le traité pour avoir inclu les pêcheries du Sahara. Durant cette rencontre avec les armateurs andalous, galiciens et canariens, le secrétaire général au département de la Pêche espagnol Alberto-Lopez Asenjo a appelé la filière à s’armer de patience et ne pas céder à la panique. Selon le département espagnol, «Bruxelles pourrait initier dans quelques semaines les négociations conduisant au renouvellement du pacte». Celui-ci arrive à terme en juillet 2018. D’où les inquiétudes de la filière espagnole qui misent sur un abandon des pêcheries provisoires et jamais de longue durée. «Nous comprenons qu’il va y avoir une période de transition durant laquelle la flotte espagnole doit abandonner les pêcheries marocaines en attendant la ratification du nouveau traité mais nous estimons que cette phase doit être passagère vu qu’un mandat de négociation est en cours de traitement», ajoute notre source.

Durant cette étape transitoire, le gouvernement du voisin ibérique a prévu de réclamer des aides européennes au profit de sa flotte. De fait, Madrid semble avoir plus d’un tour dans son sac. À en croire le message lancé en filigrane par le responsable espagnol, le gouvernement de Mariano Rajoy aurait des réponses à tout, même au plus redoutable des scénarii, à savoir l’abandon des pêcheries marocaines. En attendant, le secrétaire général prêche la bonne parole auprès du secteur d’autant plus, a-t-il estimé, que l’accord est toujours en vigueur jusqu’au 14 juillet et que 80 embarcations battant pavillon espagnol jettent toujours leurs filets dans la zone. Sur un autre front, les filières espagnole et marocaine élaborent dans le cadre de la commission mixte regroupant les deux secteurs, un document en faveur d’une reconduite du protocole. Dans ce texte revendicatif, les deux partenaires insisteront sur l’importance, pour la coopération euro-marocaine, d’un renouvellement du pacte. Le secteur des deux rives mettra l’accent sur l’apport bénéfique dudit protocole, comme en attestent d’ailleurs les rapports européens sur toute la population originaire des zones des pêcheries. Tout en affichant un air serein, Maza a saisi cette occasion pour transmettre son désaccord avec cette partie européenne qui prône la «politisation» d’un traité purement économique. «À notre grand désarroi, nous n’arrivons jamais à comprendre cette prise de position biaisée qui affecte nos intérêts ainsi que la coopération avec le Maroc, un partenaire tant loué», s’indigne Maza. Fort heureusement, ajoute-t-il, les deux gouvernements, marocain et espagnol, sont sur la même longueur d’ondes et travaillent d’arrache-pied pour que ces incidents de parcours n’affectent en rien leur rapprochement. Et finalement, la filière espagnole n’écarte pas une vaste campagne de mobilisation auprès des institutions européennes.


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