Éco-Business

Le crédit pour relancer la demande intérieure

Le crédit à la consommation (CAC) joue un rôle d’appui croissant à l’économie, dans un contexte où la consommation des ménages demeure le principal moteur de la croissance marocaine, avec une progression de +4,1% en 2024, contribuant à hauteur de près de 9 points à la croissance du PIB. Voici comment.

Alors que la consommation des ménages demeure le principal moteur de la croissance marocaine, le crédit à la consommation joue un rôle d’appui croissant. Sans être le déclencheur d’une relance massive, il contribue à soutenir la demande, notamment via les sociétés de financement, et participe ainsi à la vitalité du commerce intérieur.

La consommation des ménages, principal moteur de l’économie nationale, a en effet affiché une croissance de +4,1% en 2024, contribuant à hauteur de près de 9 points à la croissance du PIB. Dans ce contexte, le crédit à la consommation (CAC) joue un rôle non négligeable en soutenant la demande intérieure, bien que sa portée demeure inégale selon les segments de marché.

Selon les derniers chiffres, l’encours du crédit à la consommation au Maroc dépasse désormais 162 milliards de dirhams. À eux seuls, les nouveaux financements accordés par les sociétés de financement ont atteint 26,1 milliards de dirhams en 2024, soit une progression remarquable de 14,9%. Plus qu’un amortisseur social, le crédit à la consommation devient un secteur économique à part entière.

Ces chiffres traduisent une dynamique différenciée. Une croissance modeste du côté bancaire, reflet d’une prudence accrue des ménages et d’un resserrement du crédit, et une forte expansion du côté des sociétés spécialisées, qui jouent un rôle d’accélérateur sur les segments de consommation durable.

Soutien direct au pouvoir d’achat
Le CAC permet aux ménages d’accéder à des biens et services qu’ils auraient difficilement pu financer au comptant. Qu’il s’agisse de l’achat d’un véhicule, d’équipements électroménagers ou du financement de la rentrée scolaire, l’accès à des facilités de paiement contribue à lisser le budget et à stimuler la consommation immédiate.

Cette dynamique est renforcée par une légère détente des taux débiteurs, qui se situaient autour de 7,1% au premier trimestre 2025. Cette évolution améliore la soutenabilité des crédits contractés et rend le financement plus attractif pour les ménages. Si l’on compare la contribution du crédit à la consommation à celle de la demande intérieure dans son ensemble, le poids du CAC reste relativement modeste. L’augmentation des encours bancaires reste faible et ne reflète pas une reprise massive du recours au crédit par l’ensemble des ménages.

Toutefois, le rebond à deux chiffres observé chez les sociétés de financement constitue un soutien tangible, en particulier sur les segments des biens semi-durables et durables, qui irriguent directement le commerce de détail, la distribution et certains services. La montée en puissance du crédit à la consommation offre donc une bouffée d’oxygène à la consommation intérieure, mais son rôle doit être lu comme un facteur de soutien plutôt que comme un moteur principal, indique un expert.

Dans un contexte de vigilance autour de l’endettement des ménages, les institutions financières multiplient par ailleurs les campagnes de sensibilisation autour d’un recours responsable au crédit, afin d’éviter un effet de surendettement qui pourrait à terme peser sur le pouvoir d’achat.

Ilyas Bellarbi / Les Inspirations ÉCO



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