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Lafarge Holcim Maroc : la cimenterie d’Agadir exporte son clinker vers l’Afrique de l’Ouest

Après l’exportation par la cimenterie d’Agadir-Souss (Lafarge Holcim Maroc), d’une première cargaison de 40.000 T vers la Guinée, un second chargement de clinker est prévu, début juillet, à destination de l’Afrique de l’Ouest. 

Près d’une année après la mise en service de la cimenterie d’Agadir-Souss, Lafarge Holcim Maroc s’apprête à exporter, à partir de cette usine située dans la commune rurale de Tidsi Nissendalene (province de Taroudant), sa seconde cargaison de clinker, cette fois-ci vers l’Afrique de l’Ouest. C’est l’annonce faite par Mohamed Kharaki, directeur de l’usine, lors d’une visite effectuée la semaine dernière à cette cimenterie dont la capacité installée de production est égale à 1,6 million de T par an.

L’unité couvre la région du centre et les zones sud du Royaume qui englobent le Souss-Massa ainsi que les trois provinces du Sud. À noter que le deuxième cimentier d’Afrique dispose déjà d’une usine de broyage de clinker à Lâayoune. Après l’acheminement de ce premier bateau (d’une quantité de 40.000 T), à partir du port d’Agadir vers la Guinée, une seconde cargaison sera destinée selon Lafarge Holcim Maroc, début juillet, dans cette zone qui ne dispose pas de calcaire pour la fabrication du clinker.

Par la suite, d’autres expéditions suivront dans les prochains mois à travers l’élargissement de son portefeuille à l’export. Pour le groupe, qui s’est positionné depuis 2014 sur l’export du clinker vers l’Afrique de l’Ouest et d’autres zones, ces exportations sont une opportunité d’atténuation, en particulier dans un contexte marqué par la baisse de ventes de ciment au sein de ce marché.

Combustibles alternatifs : un taux de substitution de 30%
L’autre nouveauté, qui permettra à la cimenterie d’optimiser ses coûts à travers l’usage des combustibles alternatifs, est la mise en œuvre, prévue à l’horizon 2023, d’une plateforme MBT (Mechanical & biological treatment), entre LafargeHolcim et Ciments du Maroc, dans le cadre de la gestion déléguée du centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) d’Agadir.

Pour rappel, cette gestion déléguée, dont la durée est de 20 ans, porte sur la récupération des Combustibles solides de récupération (CSR) issus des Déchets ménagers et assimilés (DMA) de la décharge de Tamellast. «Le projet est au stade de consultation alors que la partie afférente à sa définition et à l’ingénierie a été déjà achevée», ajoute Mohamed Kharaki, directeur de l’usine Agadir-Souss.

Par ailleurs, le taux de substitution par rapport aux combustibles fossiles, au sein de cette cimenterie, peut atteindre jusqu’à 30% en matière de recyclage des déchets utilisés sous forme de combustibles alternatifs. À noter que le projet de gestion déléguée du centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) d’Agadir s’inscrit dans une nouvelle vision ayant pour but de maximiser la valorisation des DMA et de minimiser l’enfouissement. Dans ce sens, un cadre de partenariat a été déjà paraphé entre les autorités locales, l’ECI et les deux cimentiers opérant dans la Région du Souss, LafargeHolcim et Ciments du Maroc, ainsi qu’avec d’autres partenaires. Il permettra la valorisation d’une portion de DMA en CSR.

La cimenterie sera alimentée dès 2023 par de l’électricité éolienne
«En plus de son dispositif de production constitué principalement, au niveau national, de 7 cimenteries, 3 centres de broyage et 22 centrales à béton, Lafarge Holcim Maroc dispose aussi d’une plateforme de geocycle pour l’utilisation des combustibles alternatifs. Il s’agit d’une solution pour recycler les déchets ménagers et industriels afin de réduire le recours à des combustibles fossiles», précise Abderrazak Gharib, directeur projet Agadir-Souss.

Au total, l’entreprise recycle l’équivalent de 179.000 tonnes par an de combustibles alternatifs grâce à ses 5 plateformes de traitement de déchets. «L’utilisation des combustibles alternatifs, qui est une solution environnementale en matière de recyclage des déchets, représente un gain en termes de devises d’importation des combustibles fossiles», ajoute Gharib. À signaler, par ailleurs, qu’à l’instar des autres usines du groupe au Maroc, la cimenterie d’Agadir-Souss sera alimentée, dès 2023, par de l’électricité éolienne en complément des combustibles alternatifs. Au total, «82% des besoins en électricité des usines de Lafarge Maroc proviennent des énergies vertes, essentiellement de l’éolien», précise Gharib.

La réalisation de cette cimenterie a nécessité 3 MMDH dont 15%, soit 450 MDH, ont été dédiés à la question environnementale. Construite selon le concept du groupe Holcim : «Plant of tomorrow-l’usine de demain, la cimenterie utilise des technologies d’automatisation, de robotique, d’intelligence artificielle et de maintenance prédictive pour améliorer son processus de production. Générant 200 emplois directs, elle a mobilisé 1.400 personnes lors de sa période de construction entre 2018 et 2021, alors que son montage a été réalisé entièrement par des entreprises nationales.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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