La Cour des comptes charge à nouveau l’OCE
Dans un rapport rendu public, en fin de semaine, la Cour des comptes a estimé que dans sa configuration actuelle, l’Office de commercialisation et d’exportation (OCE) n’est plus viable. Les conclusions de la nouvelle mission de contrôle de gestion de l’organisme ainsi que de sa filiale, SOCAMAR, sont presque les mêmes que celles déjà établies par la cour, il y a quelques années.
L’Office de commercialisation et d’exportation (OCE) risque de revenir de nouveau, au devant de l’actualité avec la publication, la semaine dernière, du rapport de la Cour des comptes, relatif au contrôle de la gestion de l’établissement. Après une première mission réalisée par la Cour des comptes en 2010 et suite à laquelle les pouvoirs publics ont été invités à engager une réflexion quant à l’avenir de l’OCE, eu égard à sa situation précaire, aucun changement majeur n’a été enregistré dans la gestion de l’organisme.
C’est en tout cas ce que relève le dernier rapport qui fait cas «des mêmes constats avec des dimensions plus problématiques qui nécessitent, de la part des autorités compétentes, des réponses immédiates». La recommandation de la cour est sans concession, puisqu’elle estime que «dans sa configuration actuelle, l’organisme n’est pas viable». Les griefs de la cour ont, pour l’essentiel, porté sur la situation financière ainsi que celle de sa filiale SOCAMAR SA sur les périodes allant de la campagne 2008-2009 à l’exercice 2012-2013 et en dépit de l’absence de comptes consolidés du groupe public.
Défaillances financières
Selon le constat dressé par la cour sur la situation financière de l’OCE, il ressort que l’essentiel des recettes des différentes activités et missions qu’elle exerce, proviennent, de plus en plus des missions accessoires. De même, «une part importante de ses produits provient de la location d’immeubles non affectés à l’exploitation», a souligné le document qui constate également que depuis la campagne 2009-2010, la part des recettes provenant de l’export, qui est la mission légale de l’OCE, ne cesse de chuter sur toute la période étudiée.
C’est ainsi que pour la campagne 2012-2013, les commissions d’intervention de l’OCE, liées à sa mission, sont pratiquement nulles (0,08%), contre 56,02% pour les prestations rendues pour l’administration et 43,90% correspondant aux loyers reçus. «Cette situation rend l’office dépendant des activités accessoires et éphémères», a estimé la cour qui relève, par ailleurs, que l’analyse des indicateurs comptables et financiers de l’OCE, a montré que celui-ci ne crée plus de valeur.
La filiale SOCAMAR se révèle comme «une entité structurellement déficitaire». Si, contrairement à l’OCE, elle dégage une valeur ajoutée positive, «celle-ci est absorbée par le facteur travail et le facteur technique». Pour certains exercices, a analysé le document, notamment, les campagnes 2009-2010 et 2012-2013, la valeur ajoutée demeure insuffisante pour couvrir les deux facteurs de production. À la suite de ces remarques et recommandations et comme le stipule les textes, l’OCE a répondu à la cour en essayant de justifier certaines situations et d’expliquer d’autres, comme pour la précédente mission.
Aziz Akhannouch,
ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime
Dans le paysage agricole, je ne vois pas où peut être la place de Maroc Taswiq. Je prône le secteur privé (coopératives…). Maintenant, pour l’accompagnement sur la promotion, il existe Maroc Export, l’EACCE… je ne vois pas pourquoi l’État se chargerait de la commercialisation de produits agricoles, alors que c’est le rôle du secteur privé. À l’opposé, l’État est là pour l’accompagnement. Maintenant, pour fusionner Maroc Taswiq ou l’absorber… je dirais que s’il en était question, je n’en verrai pas le besoin car je prône la liberté d’entreprendre pour les agriculteurs.