L’État au secours des investisseurs touristiques
Le gouvernement crée un fonds de garantie pour relancer le Plan Azur. La Caisse centrale de garantie (CCG) assurera la gestion de ce mécanisme financier.
Pour le secteur bancaire, l’activité touristique est classée «risquée». Les chiffres sont parlants. Les crédits, destinés aux «hôtels et restaurants», ont stagné en 2014, avec une croissance 0,4%, après une baisse de 13,6% en 2013. Face à cette situation, l’État se porte garant via un fonds de garantie doté de 400 MDH, dédié aux projets touristiques.
Mode d’emploi
«Dans le contexte de la frilosité de certaines banques, l’État veut accompagner le secteur et prendre les choses en main», nous explique Lahcen Haddad, ministre du Tourisme, joint par Les ÉCO. Ce nouveau fonds veut redresser la situation du Plan Azur qui bat de l’aile. «Pour des destinations matures, comme Marrakech ou Agadir, les opérateurs peuvent assurer un financement. Mais pour les stations émergentes du Plan Azur, comme Saïdia et Mogador, ces destinations ont besoin d’un soutien de l’État. De même pour des destinations, comme Fès ou Meknes», justifie le ministre de tutelle.
Ce fonds est dédié notamment aux projets touristiques du Plan Azur sur la période 2015-2020. Un montant qui sera couvert à hauteur de 300 MDH par l’État et à hauteur de 100 MDH par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social. «Ce fonds de garantie vient compléter l’architecture globale en matière de mobilisation des ressources financières en fonds propres et en dettes bancaires, mise en place depuis le démarrage de la Vision 2020. Il permettra de donner un nouveau souffle aux projets se trouvant en zone émergente non encore réalisés», explique le ministère des Finances.
La quotité de garantie est plus attractive pour les projets situés dans les stations balnéaires, soit 60% du crédit, en principal, contre 50% pour les projets situés en dehors des stations Azur. Ce fonds vient en complément au «Fonds de garantie PME» ciblant les projets de taille inférieure, avec un plafond d’engagement par projet de 10 MDH. Le protocole d’entente prévoit également l’institution d’un comité de suivi, regroupant des représentants du ministère de l’Économie et des finances, du ministère du Tourisme, de la SMIT (Société marocaine d’ingénierie touristique), du GPBM et de la CCG, pour la mise en œuvre de ce mécanisme.