L’économie nationale tient bon
À fin mars dernier, plusieurs secteurs économiques ont démontré leur solidité en affichant de bonnes performances. C’est notamment le cas de l’industrie, du tourisme et de l’électricité. En revanche, le BTP est toujours dans la tourmente. La campagne céréalière s’annonce prometteuse, tandis que la pêche minimise ses pertes.
Une bonne campagne céréalière en perspective, le secteur de la pêche se redresse, celui de l’énergie électrique fait montre d’un bon comportement, l’industrie affiche des signes d’évolution favorable, le tourisme se porte bien… mais le BTP souffre. C’est le tableau de l’économie nationale dressé par la Direction des études et des prévisions financières du ministère des Finances (DEPF) dans sa note de conjoncture du mois de mai. Selon cette dernière, «les premiers résultats de la campagne agricole 2017/2018 s’annoncent favorables». C’est notamment le cas de la production céréalière nationale qui affiche une hausse de 3% à 98,2 millions de quintaux. Quant au rendement moyen de cette récolte, il est estimé à 21,8 quintaux/hectare, contre 17,7 quintaux/hectare il y a une année (en hausse de 23,2%) et 16,3 quintaux/hectare en moyenne sur les cinq dernières années (en hausse de 33,7%). La production de blé tendre devrait atteindre 48,1 millions de quintaux, celle de blé dur 22,8 millions de quintaux, et celle d’orge 27,3 millions de quintaux. «Cette performance est due entre autres aux conditions climatiques favorables caractérisées par l’abondance, la régularité et la bonne répartition dans l’espace et le temps de la pluviométrie observée pendant la période décembre-avril et ce, en dépit d’un début de campagne difficile marqué par un retard des pluies d’automne», souligne la DEPF. Sur le registre des exportations agricoles et agroalimentaires, leur valeur a grimpé de 2,6% à fin avril dernier suite à la croissance des ventes à l’étranger de l’industrie alimentaire (+3,9%) et de celles de l’agriculture, sylviculture et chasse (+1,2%). Pour sa part, le secteur de la pêche artisanale et côtière a pu ralentir sa chute avec une baisse de 4,5% des débarquements à fin mars dernier contre une décélération de 18,1% à fin mars 2017. «Cette nouvelle situation est la conséquence de la hausse des débarquements de 15,2% durant le mois de mars 2018 suite au renforcement des captures du poisson pélagique de 18,8%», précise la DEPF.
De son côté, le secteur minier est resté sur une bonne tendance. Ainsi, la production de phosphate roche a enregistré une croissance de 21,8%, contre 7% durant la même période de 2017. Quant aux exportations de phosphate brut, ces dernières se sont hissées de 8,7% à fin mars dernier. Concernant l’énergie électrique, la production nationale a augmenté de 7,1%, après une hausse de 0,1% un an auparavant. «Cette évolution fait suite à l’accroissement de la production de l’ONEE de 18,6%, tirée par le bon comportement de sa production d’électricité d’origine thermique (+24,6%). Dans une moindre mesure, cette dynamique a bénéficié de la progression de la production privée de 2,5%, après un recul de 1% à fin mars 2017», note la DEPF. Ainsi, le volume des importations d’énergie électrique a baissé de 12,6%, à fin mars dernier après une hausse de 13% il y a une année. Ces bonnes performances se sont arrêtées au niveau du secteur des BTP, où les ventes de ciment, principal baromètre du secteur, ont baissé durant les quatre premiers mois de l’année en cours de 5,7% après un recul de 6,9% à fin mars dernier. S’agissant de l’encours des crédits bancaires accordés au secteur immobilier, ce dernier a été de l’ordre de 259 MMDH à fin mars dernier, en hausse de 3,1%, suite entre autres à la hausse de 3,4% des crédits habitat.
Concernant le secteur de l’industrie, l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib auprès du secteur manufacturier avait relevé que «la production et les ventes avaient connu une amélioration dans l’ensemble des branches d’activités du secteur entre les mois de février et mars 2018. Quant au taux d’utilisation des capacités de production, il a enregistré à fin mars 2018 un recul de 1,3 point comparativement à fin mars 2017, pour s’établir à 60,3%». «En ligne avec le redressement continu de la demande étrangère adressée au secteur, les échanges commerciaux avec l’extérieur se sont favorablement comportés à fin avril 2018, augurant d’une bonne tenue du secteur industriel durant la même période», souligne la DEPF. Enfin, durant le premier trimestre, le nombre des arrivées touristiques a grimpé de 15,3% au contre une hausse 7,9% un an auparavant. Quant aux nuitées réalisées dans les établissements d’hébergement classés, ces dernières ont progressé de 13,1% contre une hausse de 16,6% un an auparavant.