«L’économie nationale est en panne»
Moncef Belkhayat Membre du bureau politique du RNI et homme d’affaires
Les Inspirations ÉCO : Comment se porte l’économie marocaine ?
Moncef Belkhayat : L’économie nationale est dans un état catastrophique. Notre défi et notre challenge sont de redynamiser l’économie marocaine. Nous constatons un manque de confiance flagrant dans l’économie qui a comme source la confusion politique qui a régné durant les 4 dernières années. Cette situation a mené plusieurs investisseurs marocains ou étrangers à douter de la stabilité politique du royaume. Une situation qui s’est exacerbée durant la période des négociations pour la formation de la majorité gouvernementale. La responsabilité complète incombe au chef de l’Exécutif de l’époque, Abdelilah Benkirane qui a causé beaucoup de tort à l’économie marocaine. Ce sont des éléments dont les conséquences ne sont souvent pas visibles sur le court terme, mais sur les moyen et long termes. La croissance économique est passée de 4,7 à 2,9% durant son mandat. Chaque point de croissance équivaut à pratiquement 30.000 emplois perdus. Nous avons besoin de solutions en urgence pour faire l’effet d’un électrochoc.
Que faut-il faire ?
Nous devons revoir la façon avec laquelle nous menons nos politiques publiques. Investisseurs, opérateurs et citoyens attendent aujourd’hui que l’environnement politique s’assainisse. Les gens n’ont plus confiance dans les partis politiques, voire même dans les institutions. Nous avons besoin d’un mouvement national capable de mobiliser l’ensemble des Marocains autour d’un grand projet. Dans plusieurs pays du monde nous constatons, durant ces dernières années, de grands changements. La révolution numérique et la montée en puissance des réseaux sociaux ont joué un rôle important. Nous avons besoin de reprendre de la confiance dans la politique et que les institutions de l’État regagnent un peu de leur prestige et je pense que les médias ont un rôle important à jouer dans ce sens.
Concrètement, quelles mesures préconisez-vous ?
Nous travaillons au sein du RNI sur un programme de renouvellement de la confiance. Nous préconisons de modifier la structure de nos investissements. Investir moins dans les infrastructures et plus dans l’humain. Il faut renforcer l’économie grâce à des démarches libérales tout en ayant une vision sociale, proche des citoyens en vue d’une meilleure distribution des richesses aboutissant à une amélioration du pouvoir d’achat et par ricochet à une dynamisation de la consommation et de l’économie.
