L’École des mines prépare une chaire industrielle
Cette tribune sera présentée lors d’un workshop prévu le 6 mars prochain à Rabat. Selon ses initiateurs, elle sera ouverte à l’adhésion de tous les industriels intéressés.
L’École nationale supérieure des mines de Rabat (ENSMR) a décidé d’apporter sa contribution au débat sur l’économie circulaire dans le milieu industriel. En partenariat avec l’École mines telecoms de l’Université de Lille (IMT Lille Douai – France), elle organise son premier workshop sur le sujet. L’événement aura notamment lieu le 6 mars 2019 au sein de l’établissement à Rabat sur le thème «la valorisation des déchets, économie circulaire et développement territorial». Un thème qui sera visité à travers un riche programme qui apporte une approche jusque-là inédite sur la thématique de la valorisation des déchets et de l’économie circulaire au Maroc.
Une approche scientifique
Selon les organisateurs, «l’objectif de ce premier workshop international organisé par l’IMT Lille Douai et l’École nationale supérieure des mines Rabat est de proposer un espace de rencontre où entreprises, acteurs académiques et collectivités territoriales pourront échanger idées et bonnes pratiques, catalyser l’émergence de nouveaux projets de co-développement et de réseaux partenariaux». Différentes tables rondes aborderont un ensemble de thématiques visant les enjeux essentiels de la valorisation des déchets. Le premier de ces enjeux est tout d’abord d’identifier et caractériser les déchets exploitables et ensuite évaluer leur stabilité physique et chimique. La matière première du processus industriel à mettre en œuvre, la valorisation et le traitement étant ainsi mieux maîtrisée, les processus chimiques, biologiques et mécaniques de leur traitement peuvent être étudiés et configurés de manière optimale. Il conviendra alors d’intégrer trois dimensions transversales à cette optimisation industrielle et technologique du processus de valorisation des déchets : le cadre normatif, législatif et réglementaire, l’instrumentation et le suivi, l’évaluation environnementale et des risques industriels. Aussi, ces différents aspects seront tour à tour abordés, à savoir l’identification et la caractérisation des déchets, l’évaluation de la stabilité physique et chimique des déchets et les techniques de reprise, la valorisation et le traitement des déchets (biologique, chimique et mécanique), l’aspect normatif, législatif et réglementaire, l’instrumentation, le suivi, l’évaluation environnementale et les risques industriels. C’est une première. En effet, jamais le thème de la valorisation des déchets et de l’économie circulaire n’a été traité sous cet angle scientifique et exhaustif. Partant, le workshop promet d’être riche, très riche en enseignements dans ce domaine où le Maroc est en train de laisser filer des milliards de DH. En effet, les atouts environnementaux et économiques de l’économie circulaire sont déjà prouvés (Voir encadré).
Lever certains freins
Il reste à lever certains freins qui s’opposent encore à son essor, notamment des freins d’ordre technologique, économique, numérique et social que diverses startups cherchent à lever. En tous cas, l’ENSMR est déterminé à prendre position sur la thématique pour apporter son expertise et faire évoluer la situation. Pour ce faire, les initiateurs du workshop annoncent qu’en marge de la rencontre, ils présenteront la toute première Chaire marocaine sur la valorisation des déchets et l’économie circulaire. Une tribune qui, disent-ils déjà, sera ouverte à tous les industriels qui désireront l’intégrer. Il s’agira, en quelque sorte, d’un pôle de compétences qui sera érigé par et pour les industriels dont les déchets des uns pourraient être les matières premières des autres. En effet, grâce aux équipements de l’ENSMR, principalement les laboratoires de caractérisation des matériaux (solides et liquides), la chaire pourra efficacement conseiller les industriels qui n’ont pas parfois besoin de se débarasser de tous leurs déchets et/ou qui ne cherchent pas non plus à les vendre à ceux qui pourraient utilement s’en servir au lieu de contribuer à la dégradation de l’environnement.