L’Agence de développement du digital se concerte avec le Net
Le hashtag #digitalfikra lancé par le secrétaire d’État en charge de l’Investissement Othmane El Ferdaous a permis de réunir quelque 182 participations et pas moins de 650 idées permettant d’alimenter le travail de l’Agence pour sa prochaine feuille de route.
Mise en place depuis peu, l’Agence du développement du digital (ADD) cherche à alimenter sa feuille de route grâce à l’initiative #digitalfikra lancée par le Secrétaire d’État chargé de l’investissement Othmane El Ferdaous (photo). Le hashtag #digitalfikra est un appel à contribution lancé du 1er au 14 janvier dernier à la e-communauté l’invitant à partager ses idées pour accompagner l’écosystème startup au Maroc et les relations de l’Agence avec les innovateurs. Le ministère a pu récolter quelque 182 participations et pas moins de 650 idées pour alimenter le travail de l’Agence. Une séance de brainstorming autour des idées et suggestions avancées dans le cadre de cette initiative aura lieu aujourd’hui jeudi à Casablanca. Sur sa page Facebook, Othmane El Ferdaouss a souligné que «ces idées seront étudiées et les plus pertinentes seront présentées au prochain Conseil d’administration de l’Agence du Développement digital».
Startups et egov, les priorités
Parmi les idées proposées, le développement d’incubateurs et d’accélérateurs, la création d’un statut d’entrepreneur digital pour encourager et simplifier l’entrepreneuriat startup, faciliter l’accès au financement, l’introduction d’exonérations de taxes pour les entreprises du secteur, la mise en place d’un programme de mentoring entre les startups ou encore le développement des synergies entre les startups et les grands groupes marocains. Globalement, les participants ont insisté sur le renforcement de la culture de l’entrepreneuriat de l’innovation et la mise en place de startups. Les participants ont également insisté sur l’amélioration de la formation et des services egov. Ce dernier point est d’ailleurs l’un des chantiers majeurs de l’ADD. Les professionnels des TIC insistent d’ailleurs sur l’importance des chantiers qui seront lancés dans l’administration électronique et qui devraient permettre de relancer la dynamique économique du secteur. L’Agence du développement digital, qui a tenu son premier Conseil d’administration le 22 décembre 2017, se fixe comme objectifs l’accélération de la transformation numérique au Maroc. Le Conseil d’administration est composé des représentants du secteur public (ANRT, ANPME, AMDIE) et du secteur privé (président des chambres de commerce, d’industrie et des services, représentants de la CGEM et du secteur des assurances).
Des missions élargies
L’Agence a pour mission de mettre en place des approches intégrées dans le domaine du développement numérique au Maroc, de mettre en œuvre les stratégies de l’État en la matière et de promouvoir la diffusion d’outils numériques et leur utilisation chez les citoyens. Concrètement, elle est chargée de la mise en œuvre, pour le compte de l’État et en coordination avec les autorités et instances concernées, de la stratégie de développement des investissements dans le domaine de l’économie numérique et de son encouragement. Elle exerce dans ce sens un rôle de coordinateur. Elle se charge également de faire des propositions au gouvernement concernant les orientations générales à suivre en matière de développement de l’économie numérique et la présentation de toute résolution, proposition ou avis de nature à améliorer le climat, les conditions et les mesures de développement de l’économie numérique. En fin, l’ADD a pour missions de concevoir et de mettre en œuvre des projets de l’administration électronique, développer des prestations numériques dans le cadre du programme e-gouvernement, fournir l’expérience requise pour les acteurs dans le domaine de l’économie numérique en vue de consolider leurs capacités concurrentielles, tout en contribuant à l’encouragement et au développement de l’initiative et de l’activité entrepreneuriales dans le domaine de l’économie numérique.
Démocratie participative
Othmane El Ferdaous n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de concertation avec la communauté digitale. En août dernier, le jeune Secrétaire d’État, fraîchement nommé avait lancé le hashtag #fikrainvest visant à réunir les propositions des internautes et influenceurs autour du renouvellement de la charte de l’investissement. La campagne aux relents de démocratie participative a été initiée sur LinkedIn avant d’être élargie à Twitter et Facebook. Les propositions faites par les internautes ont été triées puis combinées à celle de la CGEM, des Chambres de Commerce et d’Industries, du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), de la Bourse de Casablanca et de l’Ordre des Experts-comptables pour inspirer les rédacteurs du projet de loi. Cette démarche permet tout au moins à une catégorie de citoyens présents sur les réseaux sociaux de participer dans le processus législatif et réglementaire du pays.