Éco-Business

Karim Achengli : “La Chambre, un acteur incontournale de développement économique”

Karim Achengli.
Président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la Région Souss-Massa

De quelle manière la Chambre a-t-elle contribué à la mise en œuvre de la déclinaison régionale du PAI ?
Ce chantier a été conçu de manière à ce que les régions qui n’ont pas pu bénéficier du Plan national d’accélération industrielle puissent tirer profit de ce programme. Il y a eu un premier amorçage régional à partir de la région Souss-Massa, devant sa Majesté le Roi Mohamed VI. Aussi, le ministère de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, qui pilote cette déclinaison a jugé bon de confier une partie de ce pilotage aux Chambres de commerce, d’industrie et de services, qui sont un levier d’accompagnement pour le ministère de tutelle. Étant donné aussi que nous étions dans la phase de préparation des Plans de développement des Chambres, on s’est dit qu’il faut sortir ces Chambres de leur cadre classique et consultatif, vers un rôle beaucoup plus proactif. Et ce, à travers le repositionnement des Chambres comme étant des acteurs incontournables dans le développement économique de leurs régions. Par conséquent, ce repositionnement a été concrétisé à travers la signature d’une convention parmi, les onze paraphées devant sa Majesté le Roi, à travers l’accompagnement du projet du Technopark au niveau de la région.

Comment cela s’est-il traduit sur le terrain ?
Le Technopark a pris son chemin, mais parallèlement, il fallait accompagner non seulement la réalisation de cette structure, mais aussi l’objectif majeur de la déclinaison régionale du PAI, à savoir la génération de 24.000 emplois. Actuellement, ce seuil a été dépassé avec, à la clé, la création de plus de 33.500 emplois directs à terme. Relever ce défi n’était pas facile, surtout en ce qui concerne la mobilisation des investisseurs et du foncier industriel. On s’est rendu compte que la région Souss-Massa était démunie de zones industrielles intégrées qui peuvent recevoir des investissements de taille, dignes de l’accélération industrielle. Donc, il fallait s’atteler à l’aménagement de ces zones. Une synergie s’est créée entre les opérateurs locaux, avec l’impulsion du wali qui est un acteur fondamental dans la réussite de cette déclinaison. Il a accompagné le projet industriel Souss-Massa avec une main de fer, avec la mise en place de toutes les procédures et démarches nécessaires en plus de l’appui des subventions d’équilibre par notre ministère de tutelle.

Quel était votre apport en termes de mobilisation des investisseurs ?
Une fois les zones prêtes, il a fallu aborder la question du prix pour une meilleure attractivité de ces zones avec la mobilisation des subventions d’équilibre et un engagement de la part de la Chambre pour la promotion et la commercialisation de ces zones dans le cadre de leurs cahiers des charges. Très stricts, ces cahiers interdisent la transmission du foncier, ce qui a permis d’éviter la spéculation qui porte atteinte aux zones industrielles. Parallèlement, la Chambre a été accompagnée aussi d’un acteur mobilisateur qui est le Club des investisseurs d’Agadir Souss-Massa pour la mobilisation d’investisseurs essentiellement régionaux.

Vous venez d’évoquer la notion de synergie. Peut-on l’assimiler à une intelligence collective ?
C’est un collectif qui s’est créé par la force des choses avec une gouvernance régionale et une fédération de l’ensemble des parties prenantes. Chapeautée par le wali de la région, cette gouvernance a connu le succès escompté en s’entourant aussi des bonnes personnes.

Quels sont les facteurs qui ont motivé la création d’une zone d’activités économiques à Tata ?
Tata est la province la plus reculée de la région. Le fait de créer cette zone d’activité répond à un souci d’équité territoriale dans la distribution de projets d’investissement. Avant la programmation de cette zone d’activités, on s’est dit que la province avait besoin de ce projet pour pouvoir organiser les métiers qui sont présents au niveau de Tata. Il est également important d’impulser et montrer notre intérêt à cette province. Cette dernière est prometteuse pour l’avenir, notamment avec l’industrie des dattes et l’énergie solaire.

Comment qualifiez-vous votre bilan de mandature au titre de l’exercice 2015-2021 ?
Il serait prétentieux de juger le bilan par nous-mêmes. On est dans une phase de préparation de notre bilan. Il sera prochainement soumis à l’ensemble des membres et adhérents de la Chambre, mais aussi aux entreprises et acteurs régionaux. En se référant à notre jugement interne, nous avons commencé ce mandat avec notre adhésion au Plan de développement des Chambres de commerce et la signature de notre contrat-programme. Ce dernier constitue notre socle d’engagement qui doit nous emmener à un objectif majeur. Il s’agit de repositionner le rôle de la Chambre et l’amener à être autonome sur le plan financier. Pour qu’elle le soit, elle avait besoin de créer des investissements générateurs de revenus. C’est ce que nous avions fait avec la contribution de notre ministère pour la réalisation du complexe multiservices de la Chambre. À lui seul, ce dernier générera plus 2 MDH/an de revenus pour notre institution. La CCIS a, par ailleurs, contribué via la mise à disposition de son foncier à la concrétisation du Technopark d’Agadir. En plus de ces projets, nous nous sommes positionnés sur l’échiquier régional en étant membre du Conseil d’administration du CRI. On est aussi Président du comité d’audit. On assure aussi notre rôle de membre actif au sein de la Commission régionale unifiée d’investissement (CRUI). La Chambre est également administrateur au sein du Technopark et de la Cité de l’innovation. De ce fait, nous avions repositionné le rôle de la Chambre à un niveau fondamental dans la prise de décision économique. Aujourd’hui, la Chambre est plus qu’un organisme consultatif, elle est devenue un organisme actif dans le développement économique de la région Souss-Massa.

Yassine Saber / Les Inspirations Éco Docs


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