Éco-Business

Investissements en Afrique : Le Maroc et la France misent enfin sur les PME

Le forum d’Euromed Capital, organisé pour la première fois à Casablanca, a fait la part belle aux PME. Avec l’arrivée des investisseurs en capital, celles-ci devraient enfin pouvoir se lancer plus facilement en Afrique.

La 5e conférence d’Euromed Capital tenue à Casablanca, les 21 et 22 janvier, est plutôt porteuse de bonnes nouvelles pour les PME marocaines et françaises. Considérées jusque-là comme les « oubliées » de la présence économique des deux pays en Afrique subsaharienne, l’heure est peut-être venue pour les petites entreprises de se rattraper. Aussi bien les organismes publics que privés de financement se mobilisent pour leur apporter du cash. C’est le cas de la Banque publique d’investissement (Bpifrance), qui entend, à travers le fonds AfrincInvest, miser 100 millions d’euros (plus de 1 MMDH) pour soutenir les entreprises désireuses de se développer en Afrique. À ce jour, 40 millions d’euros ont déjà pu être mobilisés, en attendant de « lever les 60 restants en sur le continent », indique le DG de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, qui s’exprimait lors de l’ouverture du Forum.

Intérêts communs
En dehors du fonds AfricInvest, d’autres acteurs de financement se mettent branle pour soutenir l’internationalisation des entreprises. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont anglo-saxons et investissent naturellement dans les économies d’Afrique anglophones. Avec la proximité de Casablanca Finance City (CFC) l’accompagnement des PME locales pourra être moins compliqué. En tout cas, pour les acteurs français, passer par le Maroc est doublement gagnant. En plus de s’adosser à un pays « en vogue » sur le continent, les investisseurs en capital tricolores, à travers des partenariats bien pensés, vont baliser le chemin à leurs PME, encore très loin s’habituer au climat tropical. Désormais, un constat général se dégage : le Maroc se retrouve en position d’inspirer la France. L’ancien Premier ministre français, Jean Pierre Raffarin (voir interview), le reconnait sans gêne : «l’exemple marocain est intéressant à suivre». Comme on le voit, après les grandes entreprises, c’est au tour des PME d’attirer les intérêts français et marocains en Afrique. Cependant, l’équation essentielle qui se pose concerne l’inclusion des acteurs africains. Car à en croire les diplomates, il est officiellement question d’un partenariat triangulaire dans lequel toutes parties tirent leur épingle du jeu. 


 

Regain d’intérêt des fonds privés

L’Afrique a été pendant longtemps méconnue des investisseurs en capital. Ce temps semble désormais révolu. À écouter les acteurs de ce milieu, on sent nettement que les vents sont subitement devenus favorables en direction du sud. Si dans un passé récent, seules les institutions publiques de financement s’intéressaient aux pays africains, notamment les agences de développement et les bailleurs de fonds traditionnels, «on constate maintenant un regain d’intérêt de la part des investisseurs privés», observe-t-on chez le fonds Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD). Cet intérêt est certainement motivé par la rentabilité des investissements sur le contient. «En moyenne, on observe un rendement de 10% en Afrique pour les investisseurs. Le capital investissement a encore une énorme opportunité en Afrique», indique-t-on auprès des fonds français.



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