Industrie : Sacs en plastique, c’est fini !
La loi interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique entre en vigueur aujourd’hui, 1er juillet. Un grand chamboulement en perspective.
C’est parti pour le «Zéro mika». La loi 77-15 interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique entre en vigueur, aujourd’hui, chamboulant au passage les pratiques des commerçants et les habitudes de consommation. Largement utilisés jusque-là, les sachets à usage unique (d’une épaisseur de 50 microns) sont, en effet, appelés à disparaître des radars dans tous les commerces de biens, de denrées ou de services. Ce sera un véritable test pour tous les protagonistes, à commencer par les enseignes de grande distribution.
Ces derniers ont déployé de grands moyens pour être au rendez-vous. Marjane, Acima, Carrefour-Label’Vie ou encore BIM, présenteront à leurs clients des sacs réutilisables. Différents types d’emballages seront, en effet, disponibles gratuitement à l’intérieur des supermarchés en fonction de la nature du produit : sacs en papier, barquettes, papier glacé ou paraffiné, papier aluminium… ces emballages seront, en principe, mis gracieusement à la disposition des consommateurs. En revanche, si vous n’avez pas prévu de couffins ou vous n’avez pas ramené des chariots, il faudra acheter des sacs en tissu et réutilisables à la caisse. Le prix de ces sacs varie selon la taille entre 0,80 DH pour les petites courses et 7 DH pour les sacs cabas.
Mobilisation
Par ailleurs, les pouvoirs publics sont décidés à réussir cette transition et affichent une tolérance zéro à l’égard des contrevenants. Selon un décret adopté en avril dernier, plusieurs départements veilleront à l’application de la loi. Ainsi, le ministère de l’Industrie se chargera du contrôle de la fabrication locale, le département de l’Intérieur scrutera le marché local et la douane contrôlera l’importation et l’exportation. Précisions que 4 projets d’arrêtés sont dans le circuit d’adoption en vue de fixer les caractéristiques techniques, le marquage et l’impression des sacs en matière plastique exclus de l’interdiction.
Sur un autre registre, le ministère de tutelle a mis en place tout un dispositif pour accompagner l’interdiction et surtout garantir des produits de substitution. Les producteurs des sacs plastique sont appelés à se reconvertir. Selon le département de l’Industrie, le tissu local a un vrai potentiel de reconversion avec notamment une capacité de fabrication de sacs tissés d’environ 30 millions de sacs/an et de sacs non tissés de 100 millions de sacs/an.
Selon un benchmark effectué par le département de Moulay Hafid Elalamy, le Maroc aura besoin de 8 à 9 milliards de sacs en papier et de 10 millions de sacs réutilisables (panier et cabas en tissé). La reconversion des entreprises du secteur formel nécessitera d’ailleurs une enveloppe budgétaire de 200 MDH grâce à un fonds de soutien ad hoc. En attendant, la campagne de ramassage et d’élimination des sacs en plastique, lancée le 5 juin et pilotée par le ministère de l’Intérieur, se poursuivra jusqu’à fin octobre 2016. L’objectif est d’atteindre le «Zéro mika» en repérant les zones concernées dans chaque province et préfecture et en détruisant par la suite les stocks collectés dans des fours de cimenteries.