Inditex a des visées sur la ligne maritime Tanger-Vigo
Les groupes espagnols présents au Maroc misent de plus en plus sur «l’autoroute de la mer». Il s’agit de l’axe maritime reliant le nord de l’Europe et la Méditerranée: La connexion relie le port espagnol de Vigo jusqu’à la Belgique, pour desservir le port de Zeebrugge, en passant par la France (port de Montoir) au nord, et à Tanger au sud. Lors d’une journée d’études dédiée à l’analyse du potentiel de cette autoroute maritime, Juan Riva, président du groupe Suardiaz, l’armateur qui exploite cette ligne a annoncé que depuis sa mise en service, en avril dernier, la connexion hebdomadaire entre le port de Vigo et le hub maritime de Tanger-Med connaît un engouement promoteur. Des représentants des entreprises recourant aux services de cette connexion vers le Maroc comme GLT, Dacher Group, Altrans Fast Group ont pris part à cette rencontre.
Juan Riva a souligné que le pari des autorités marocaines de miser sur le secteur de l’automobile, laisse entrevoir d’importantes opportunités de croissance au profit de cette connexion. «Cette usine (PSA, ndlr), va générer plus de volume de véhicules et l’implantation de nouveaux fournisseurs réclamera un flux soutenu pour alimenter les chaînes d’approvisionnement», a-t-il prévu. De surcroît, l’armateur a confié que le groupe Inditex est fort intéressé par cette connexion maritime. De ce fait, le confectionneur mondial exploite, en mode test, cette connexion pour acheminer la matière première à ses fournisseurs marocains, à bord de semi-remorques.
De même, l’armateur a souligné que le textilien espagnol mène actuellement une étude de rentabilité, où il analyse les coûts et les horaires au départ de Tanger à destination du port espagnol. Avec ces projections, Inditex balaie d’un revers de main les rumeurs ayant circulé sur son retrait du Maroc. Dans son rapport retraçant les activités 2015, le Maroc figure parmi les onze pays disposant d’un cluster. Ce laboratoire d’idées réunit le management du groupe ainsi que ses sous-traitants, lesquels œuvrent pour une meilleure implantation du business model du groupe tout en respectant les droits des travailleurs. Implantés dans des zones géographiques considérées comme stratégiques par le groupe, ces onze laboratoires couvrent 91% du total de la production globale du confectionneur.
Le Maroc, avec l’Espagne, le Portugal ainsi que d’autres pays européens, intègre la zone dite de proximité du propriétaire de Zara. Cette région regroupe à elle seule 55% du total de la production du confectionneur mondial. Selon son rapport d’activité de l’exercice 2014, le Maroc comptait 249 ateliers travaillant pour le compte du confectionneur espagnol. Au total, 62.333 ouvriers travaillent pour des sous-traitants d’Inditex selon les données de l’exercice 2015.