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Inclusion financière. Vers une base de données arabe commune

Le Covid-19 a montré que l’inclusion financière peut jouer un rôle majeur pour cerner les effets économiques et sociaux d’une crise aussi importante. C’est aussi la conclusion à laquelle le Conseil des gouverneurs des banques centrales et institutions monétaires arabes est arrivé, lundi 27 avril. Pour un développement économique des pays arabes qui soit équilibré et intégrant toutes les strates de la société surtout les plus vulnérables, l’inclusion financière peut s’avérer un bon accélérateur.

Dans le contexte actuel, il est devenu évident qu’une transition réussie vers les services financiers numériques est susceptible de faire profiter les citoyens des pays arabes des fruits du développement dans le court et moyen termes. Dans ce sens, le conseil a appelé à une coordination en lien avec les priorités du G20 et à promouvoir l’inclusion financière numérique des jeunes, des femmes et des PME et surtout à encourager l’utilisation des nouvelles technologies financières propices à l’inclusion financière tout en diffusant la culture financière numérique à l’ensemble de la communauté.

En effet, l’accès au financement et aux services financiers a été au cœur des solutions mis en avant depuis l’éclatement de la crise du Coronavirus. Le Maroc a démontré dans ce sens sa capacité d’adaptation en proposant des solutions en un temps record afin de faire bénéficier le plus grand nombre de Marocains des aides. Avant cela, la Banque centrale a entamé une importante réflexion notamment avec le ministère des Finances pour développer les outils et les supports de la sensibilisation à l’inclusion financière. Le sujet est au cœur des mutations sociales que le pays est en train de connaître ainsi que la nécessité d’intégrer les pans de l’informel dans l’économie visible et structurée.

Pour les particuliers, il a été relevé que la faiblesse du revenu des Marocains ainsi que l’absence ou l’inadaptation des offres aux segments à faible revenu représente le principal écueil tandis que pour l’entreprise, surtout les PME et TPE, un sentiment d’exclusion financière continue de régner malgré les formules mises en avant ici et là et qui souvent butent contre la frilosité des banques.

Durant la période 2017-2018, les crédits accordés aux PME ont subi un repli de 23%, ce qui est énorme et interpelle la politique de soutien à l’entrepreneuriat dans son ensemble. Le topo dans les autres pays arabes ne doit pas être très différent. C’est la raison pour laquelle, profitant de la journée arabe de l’inclusion financière, le Conseil réitère l’importance de la sensibilisation à tous les étages pour intégrer les jeunes, les femmes et les TPME dans la dynamique d’un développement inclusif. C’est dans cet esprit qu’intervient l’Initiative régionale pour l’inclusion financière dans le monde arabe (FIARI) lancée par le Fonds monétaire arabe en coopération avec plusieurs institutions régionales et internationales. Elle a pour objectif de renforcer les capacités et fonder les bases pour l’amélioration des indicateurs d’inclusion financière dans les pays arabes.

Dans ce sens, un modèle a été développé dans le cadre de cette initiative portant sur les enquêtes statistiques concernant la demande de services financiers aussi bien pour les ménages que pour les MPME (micro-, petites et moyennes entreprises) dans les pays arabes. La généralisation de ce modèle permettra à terme d’avoir une base de données commune et fiable des indicateurs d’inclusion financière, ceci est à même de faciliter l’adoption à l’avenir de politiques et stratégies appropriées.

Abdulrahman Bin Abdullah Al-Hamidy, directeur général et président du Conseil d’administration du Fonds monétaire arabe a souligné l’importance de l’inclusion financière dans la mesure où elle permet de faire face aux défis économiques affectant la croissance et ceci, ajouta-t-il, par la mobilisation des ressources nécessaires pour accroître les investissements et créer de l’emploi.


Un taux d’accès au financement de 37%

La sensibilisation à l’inclusion financière n’est pas en reste. Le conseil a beaucoup mis l’accent sur son importance afin de renforcer les capacités financières des jeunes, des femmes et des MPME. Un appel a été lancé dans ce sens aux ministères arabes chargés de l’éducation afin d’intensifier les efforts dans ce sens. Aujourd’hui, la moyenne des adultes ayant accès au financement et aux autres services financiers formels dans le monde arabe est de 37% (26% pour les femmes et 28% pour les personnes à faible revenu). Ce chiffre comporte, faut-il le souligner, des disparités entre les pays arabes mais il renseigne sur la marge à exploiter pour promouvoir l’accès aux services financiers.


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