Halieutis. Mustafa Amzough : “Les plans d’aménagement aquacole ont donné une impulsion à l’aquaculture”
Mustafa Amzough
Chef du département de l’investissement, de la promotion et des études à l’ANDA
Près de 15 ans après la création de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA), en février 2011, où en est le secteur au Maroc ?
Le secteur de l’aquaculture est en plein essor dans notre pays. Il a connu, ces dernières années, une croissance soutenue grâce à une planification aquacole et à une stratégie de développement menée par l’ANDA et ses partenaires pour promouvoir un secteur dont la production englobe plusieurs espèces marines, notamment les poissons, les coquillages, les algues et aussi dernièrement les crevettes. Nous avons près de 300 projets pour la création et l’exploitation des fermes aquacoles tout le long du littoral marocain avec plus de 200 fermes qui sont en exploitation et qui ont déjà commencé la production et la commercialisation de leur production sur le marché national ou à l’export.
Par ailleurs, dans le cadre de la promotion de l’aquaculture, l’ANDA s’est attelée à la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire de nouvelle génération qui répond effectivement aux normes et aux standards internationaux en termes de durabilité environnementale et aussi de transparence et d’assurance à l’investisseur, notamment en ce qui concerne la facilitation de l’obtention des autorisations.
Ce cadre permet non seulement l’utilisation traditionnelle des produits aquacoles, mais également d’envisager de nouvelles utilisations, qu’il s’agisse de consommation humaine, animale, pharmaceutique ou autre. Cela a permis d’atteindre une production record en 2024 avec plus d’une dizaine d’espèces commercialisées qui sont élevées et produites au Maroc.
L’aquaculture représente un potentiel de développement important. Quel apport du récent projet de décret relatif aux plans régionaux d’aménagement et de gestion ?
L’ANDA a travaillé sur la réalisation des plans d’aménagement aquacole, ce sont ces plans d’aménagement qui permettent d’identifier les zones propices pour l’aquaculture à travers des études océanographiques, biologiques et aussi des études d’impact sur l’environnement.
Le décret qui a été adopté récemment par le Conseil de gouvernement renforce le cadre réglementaire pour l’approbation de ces plans d’aménagement aquacole et pour qu’ils puissent être opposables aux tiers. Il permet aussi de tracer les processus et démarches de préparation et de validation. Les plans sont réalisés par l’agence avec ses partenaires, et en concertation avec tous les acteurs de domaine maritime et aussi avec tous les intervenants au niveau régional, sans oublier les administrations et la population locale.
Le décret en question donne aussi une force juridique à ces plans d’aménagement aquacole. C’est ce chantier phare qui a donné une impulsion à ce secteur et qui a fait du Maroc un des pionniers dans la réalisation des plans d’aménagement aquacole.
L’aquaculture est un secteur à risque. Comment l’ANDA accompagne-t-elle les investisseurs en termes d’assurance ?
Avant de parler d’assurance, il est à noter que les plans d’aménagement aquacole intègrent des études océanographiques pour identifier les sites qui ne sont pas à risque et aussi identifier la technologie adéquate et propice qui peut être utilisée par les opérateurs pour les installations de leurs fermes aquacoles. Ces plans identifient les espèces propices pour être installées dans chaque zone identifiée.
Par ailleurs, les fournisseurs d’assurance au Maroc ont aussi suivi l’évolution du secteur. Nous avons des offres d’assurance qui sont établies par les privés. Tout cela permet aux opérateurs d’avoir plusieurs options.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO