Hajj & Omra : Gros flou sur la nouvelle taxe d’entrée
Plusieurs sources ont relayé l’information à propos de la décision des autorités saoudiennes d’appliquer une taxe que les pèlerins effectuant le pèlerinage et la visite des lieux saints (Omra) pour la deuxième fois doivent débourser. La décision, prise par le Conseil des ministres saoudien, n’a pas encore été officiellement communiquée aux professionnels.
Plusieurs organes de presse ont récemment relayé une information qui inquiète fortement les voyagistes. L’information, parue aussi, en simultané, sur plusieurs canaux digitaux du Moyen-Orient, a réellement fait l’objet d’une dépêche de l’Agence de presse saoudienne, publiée sur le site web arabophone d’Al Jazeera le 6 octobre 2016. Elle concerne une décision du Conseil des ministres saoudien, tenu le 8 août dernier, d’appliquer une nouvelle taxe d’entrée de deux mille rials, soit cinq mille deux-cent dirhams, dont les pèlerins ou les visiteurs des lieux saints devraient s’acquitter en tant que demandeurs de visa, ou à l’arrivée aux lieux saints, pour effectuer les rites d’Al Hajj ou d’Al Omra pour la deuxième fois. Contacté par les Inspirations ÉCO pour commenter cette décision, un responsable du service des relations avec les médias de l’Ambassade d’Arabie Saoudite a confirmé cette décision sans pour autant donner de détails sur un éventuel communiqué adressé aux professionnels au Maroc, ni sur la date effective d’entrée en vigueur de cette décision, qui a fait l’objet d’un projet de décret.
Flou généralisé
Au Maroc, certains supports de presse ont alimenté la surenchère en annonçant que «les agences de voyage» s’apprêteraient même à annuler les contrats qui les lient à leurs homologues saoudiens et à boycotter les salons touristiques que le royaume du Golfe organiserait. Du côté des voyagistes, ce flou est loin d’être rassurant. Mohamed Said Benazzouz, membre du Conseil d’administration de l’Association régionale des agences de voyage de Casablanca (AVC) et voyagiste, a déclaré que les professionnels s’inquiètent bien évidemment. «Si l’information se confirme, la décision aura un impact très négatif sur le flux des pèlerins et sur les agences de voyage. Pour l’instant, nous ne nous sommes pas encore réunis pour formuler une réponse concernant cette nouvelle.
Il faudra ensuite se concerter avec tous les professionnels et avec le ministère des Affaires religieuses avant de décider quelle position adopter», a-t-il déclaré. Fouzi Zemrani, vice-président délégué de la CNT, attire l’attention sur la véracité de cette information. «Pour l’instant, on n’arrive pas à mettre la main sur un texte de cette loi ou décision. Nous n’avons reçu aucune communication officielle de la part du ministère du Pèlerinage ou de celui des Affaires étrangères saoudiens», a-t-il souligné. Quant aux professionnels, leur constat est le même. «L’information circule effectivement, mais il n’y a guère de communication de la part des autorités saoudiennes en dépit des innombrables articles écrits sur le sujet», confirme un responsable d’une agence de voyage spécialisée en pèlerinage et Omra de Marrakech.
En tout cas, le principe de gratuité du visa religieux, appliqué au pèlerinage et à l’Omra, est toujours en vigueur, et toute réforme doit normalement impliquer toutes les instances représentatives de la communauté internationale des musulmans (Oumma). «Ce qui est en vigueur, est que tout pèlerin a droit à la gratuité du visa religieux. De plus, un changement aussi important doit émaner d’une décision qui doit être prise à l’échelle communautaire de tous les musulmans et qui doit prendre en compte la Charia», nous confirme Zemrani. En attendant, le statu quo est préservé et les visas continuent à être délivrés sans aucun changement de la démarche administrative… en attendant plus de visibilité !