Éco-Business

Hajj et Omra. Les agences de voyages risquent gros

L’horizon se rétrécit de plus en plus devant les agences de voyages. Depuis l’apparition du Coronavirus, et chaque fois que la contamination est déclarée dans un pays, c’est une destination touristique qui prend un coup, et donc par là, leur business.

Beaucoup de voyagistes restaient plus ou moins apaisés, jusque-là, puisqu’il restait la lucrative niche de la Omra et du pèlerinage… jusqu’à ce que le ministère saoudien des Affaires étrangères annonce l’entrée en vigueur de plusieurs mesures provisoires pour prévenir la propagation du COVID-19.

Principale décision prise: la suspension des opérations de Omra et de pèlerinage, que ce soit pour les nationaux ou les internationaux.

Il est indiscutable que la prévention sanitaire est une question cruciale. La décision saoudienne a d’ailleurs été saluée de par le monde. Il n’en demeure pas mois que dans la profession, trouver des plans B pour sauver la saison est une urgence.

A ce sujet, un agent de voyage de Rabat préfère positiver. « La décision de l’Arabie saoudite est temporaire. La saison de la Omra n’est pas tout à fait annulée », lance-t-il.

« Les points d’entrée en Arabie saoudite ne sont pas bien équipées, pour l’instant, afin de faire des contrôles de santé. Toutefois, certains vols reservés par les agences ont bien été reportés ou annulés », explique notre source.

Le plus grand problème, selon cet opérateur, reste la réservation des hôtels sur place, notamment pour les vols reportés où les clients verront leur réservation expirée en cas de reprise de l’activité.

« Ce qui est certain, c’est que suspension provisoire ou pas, le marché est compromis », souligne cet autre professionnel.

Quant à l’impact de l’épidémie sur le secteur du voyage en général, l’un des agents de voyages questionnés nous révèle que pour les segments des voyages organisés, les demandes ont connu une baisse vers toutes les destinations où il y a des cas confirmés de contamination.

« La Chine, le Japon, La Corée, plus récemment l’Italie font partie désormais des destinations que les clients préfèrent éviter », indique-t-il. On apprend également que certains clients ont même annulé leur voyage en Turquie, pays pourtant pas touché par l’épidémie. , »Les informations sur la propagation du virus en Iran ont suscité de la crainte de beaucoup de clients », nous explique-t-on.

Mais, la pire situation est celle des agents de voyages ayant fait le pari de se spécialiser sur les marchés asiatiques, et notamment la Chine. « Certains se retrouvent même dans le rouge » nous confie l’un des professionnels approchés. Et d’ajouter: « ce n’est pas la décision du gouvernement saoudien qui vent arranger les choses, beaucoup ayant voulu trouver une alternative en organisant des voyages de Omra se sont retrouvés en situation difficile suite à cette décision ».

Comment les entités représentatives des voyagistes se mobilisent-elles? Dans le secteur, certains déplorent le manque de réactivité dont font preuve les associations régionales des agences de voyages. « Les propriétaires des agences voyages se trouvent livrés à eux même face aux actuelles difficultés », déplore l’une de nos sources. Selon nos informations, seule l’association régionale de Casablanca-Settat a tenu une réunion de crise jeudi dernier.

Qu’en est-il des personnes qui ont déjà payé les prestations de Hajj et de Omra? Si en Egypte, par exemple, des instructions ont été données afin que les citoyens soient remboursés pour les sommes versées à cette fin, au Maroc, aucune communication officielle n’a encore été formulée dans ce sens. A suivre…



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