Groupe OCP : 400 millions $ d’engrais exportés en Éthiopie grâce à la blockchain
OCP, TDB et Dltledgers propulsent le commerce intra-africain d’engrais grâce à la blockchain. Plusieurs milliers de tonnes d’engrais ont été expédiées du Maroc vers l’Éthiopie, représentant près de 400 millions de dollars.
Inédit! Le Groupe OCP se démarque comme la première entreprise africaine à exécuter une transaction commerciale intra-africaine par le biais de la technologie blockchain. C’est donc l’équivalent de 400 millions de dollars en transactions commerciales menées via la technologie blockchain qui est annoncé par la Banque de commerce et de développement de l’Afrique de l’Est et australe (Trade and development bank – TDB) et le premier producteur mondial de phosphate et leader mondial sur le marché des engrais phosphatés. De ce montant, 270 millions de dollars ont déjà été exécutés, le reste étant prévu durant les prochains mois, annonce OCP, qui ajoute que cette transaction a permis de financer l’expédition d’engrais phosphatés du Maroc vers l’Ethiopie. «Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de digitalisation du Groupe visant à contribuer notamment à la réduction du déficit de financement du commerce en Afrique et à stimuler le commerce intra-africain, en particulier dans le secteur des engrais, grâce à l’inclusion digitale», commente le Groupe OCP dans un communiqué. Notons par ailleurs qu’en Éthiopie, où l’agriculture représente 31 % du PIB du pays et 66 % du marché du travail, la moitié des engrais utilisés sont importés auprès d’OCP depuis le Maroc.
Blockchain et export, comment ça marche?
D’après les explications données par OCP, la technologie blockchain de Dltledgers permet à toutes les parties prenantes de réaliser la transaction numériquement et de compléter l’opération d’import-export en moins de deux heures. Les transactions « papier » équivalentes sont généralement conclues en trois semaines ou plus, ajoute la même source, expliquant cela par le délai nécessaire aux fournisseurs pour le transfert de documents physiques à l’acheteur via le système bancaire traditionnel. « Avec le ralentissement actuel de la logistique mondiale et des chaînes d’approvisionnement, les transactions de financement du commerce peuvent prendre jusqu’à six semaines, en raison de la fermeture des frontières et des aéroports qui continue d’engendrer des retards supplémentaires », indique OCP. Dans le cas de cette opération, les parties peuvent télécharger, afficher, modifier et valider la documentation dans une blockchain privée, simultanément et en temps réel. Parmi les avantages de cette technologie mis en avant, figurent la faiblesse de l’empreinte carbone, la sécurité des opérations grâce aux technologies de cryptage et de vérification, la transparence et la traçabilité, ainsi que la réduction de risques grâce à l’élimination d’éventuelles erreurs et ambiguïtés dans l’échange et la modification des documents. Par ailleurs, OCP attire l’attention sur le fait que «les transactions sont réalisées alors que le commerce global s’est contracté de 5 à 10% en 2020, vis-à-vis de l’année précédente, parallèlement à la baisse en demandes de financement commercial».
TDB inspire la sphère financière
En 2020, TDB a facilité plus d’un demi-milliard de dollars en financement du commerce en Éthiopie. Dans ce cadre, cette institution financière a soutenu près d’un milliard de dollars en importations d’engrais du Groupe OCP vers l’Éthiopie au cours des trois dernières années. En effet, TDB facilite le financement du commerce en Éthiopie en fournissant des solutions qui aident à répondre aux besoins en devises et permettent l’importation de produits agricoles et énergétiques vitaux, notamment les engrais, le blé ou encore le sucre. En octobre 2019, TDB est devenue la première institution financière de développement africaine à conclure une transaction de financement du commerce en utilisant la technologie blockchain, en finançant l’importation de 50.000 tonnes de sucre blanc de l’Inde vers la région qu’elle dessert. Cette transaction innovante a servi d’exemple à l’industrie mondiale du financement du commerce, tout en créant un modèle que TDB a pu répliquer pour d’autres transactions telles que cette transaction intra-africaine.
Sami Nemli / Les Inspirations Éco