Grève des transporteurs. Les aviculteurs comptent leurs pertes
L’aviculture est l’un des secteurs qui a le plus souffert de la grève des transporteurs, qui s’est achevée samedi. La FISA en fait porter la responsabilité au chef de gouvernement qui a fait la sourde oreille aux alertes des éleveurs. Fait inédit, une plainte va être déposée contre El Othmani «pour non protection des biens d’autrui et des personnes».
Après plus de dix jours de grève, les transporteurs ont décidé de reprendre le travail samedi. Le port de Casablanca est à nouveau opérationnel. Ce mouvement de protestation a engendré de nombreux dégâts collatéraux. Les secteurs qui en dépendent ont payé le prix fort. Certains frôlent aujourd’hui la catastrophe. «Le secteur de l’aviculture a lourdement été impacté par la grève transporteurs», souligne la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA).
Il faut rappeler que depuis le premier jour de grève, l’approvisionnement en aliments des fermes avicoles a été interrompu. Conséquence, une forte mortalité des volailles a été enregistrée. Une situation qui plonge le secteur dans une crise sans précédent.«La fédération n’a cessé d’alerter les autorités, et à leur tête le chef de gouvernement, tout en les invitant à prendre les dispositions qui s’imposent pour éviter le pire», précise la FISA.
Cette dernière affirme qu’avant la suspension de la grève samedi dernier, «elle n’a eu aucun retour officiel de la part des autorités, comme elle n’a constaté aucune action concrète des pouvoirs publics pour remédier à la situation de blocage des transports». Pour rappel, la fédération s’est également plainte des «agressions physiques contre les chauffeurs, de la détérioration du matériel roulant et, dans certains cas, du racket au niveau des barrages». Au regard de cette situation catastrophique, mais aussi de la «passivité» du gouvernement, la FISA a demandé à tous les aviculteurs de faire constater par huissier de justice la mortalité des volailles dans leurs fermes. Elle devra évaluer les pertes du secteur pour ensuite intenter une action en justice contre le chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, «pour non protection des biens d’autrui et des personnes». Cela étant, il est clair que d’autres secteurs ont subi de plein fouet les conséquences du bras de fer qui a opposé le gouvernement aux transporteurs. Un bras de fer qui a tourné, comme d’habitude, à l’avantage des transporteurs qui, à chaque fois, font montre de leur force de frappe meurtrière et font plier le gouvernement.
Pour rappel, la grève a été enclenchée a cause, entre autres, de la hausse des prix du gasoil et des contrôles des surcharges décidés par le parquet. C’est cette deuxième raison qui serait réellement à l’origine du débrayage. Après plus de 10 jours de grève, le ministre du Transport, Abdelkader Amara, a cédé aux exigences des transporteurs. Il leur a accordé entre autres une tolérance de surcharge de 30 %.