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Gestion des finances publiques. L’amer diagnostic de la Cour des comptes

En matière de finances publiques, le Maroc piétinera encore longtemps si certains correctifs ne sont pas apportés au mode de gestion. Ces points constituent autant de défis à relever, sur le court et moyen termes, a indiqué Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes, hier mardi lors de son exposé sur les activités des juridictions financières au titre de 2018.

Ces défis peuvent être synthétisés en plusieurs catégories de risques, dont la maîtrise du niveau du déficit budgétaire, la Cour ayant relevé l’aggravation de ce déficit, qui a atteint 41,35 milliards de DH en 2018, soit 3,7% du PIB après avoir été à 3,5 % du PIB en 2017.

Parmi ces risques, Jettou cite le niveau élevé de la dette publique et son rythme ascendant comme résultat de l’aggravation du déficit budgétaire. Il explique, à ce propos, que le volume de la dette s’est accru de plus du double depuis 2009, passant de 345,2 milliards DH à 750,12 milliards à fin 2019, représentant 65,3% du PIB, soit une hausse de 27,4 milliards DH, en comparaison avec l’année 2018.

Ces données montrent que l’objectif de parvenir à un niveau de la dette autour de 60 % du PIB à l’horizon 2021, serait « difficile à atteindre », a ainsi estimé Jettou.

Par ailleurs, le Président de la Cour des comptes a bien entendu abordé le sujet de l’investissement public. A cet égard, Jettou a rappelé que la plus haute juridiction financière a recommandé l’élaboration d’une nouvelle vision de l’investissement public. Cette stratégie devrait être à même de contribuer à une croissance équilibrée et inclusive, génératrice d’opportunités d’emplois et d’amélioration de revenus, compte tenu des normes de performance, de rendement et de bonne gouvernance, a indiqué Driss Jettou.

Et d’expliquer que cette recommandation découle du constat selon lequel, en dépit des efforts consentis dans le domaine des infrastructures publiques, ces actions n’ont pas permis de réduire les inégalités sociales et les disparités territoriales, ni induit une véritable amélioration des indicateurs de développement humain.

S’agissant de l’exécution du Budget 2018, Jettou a rappelé les principales données: Il s’agit notamment de la hausse des dépenses ordinaires, qui ont atteint 213 milliards DH, soit une hausse de près de 6,9 milliards comparé à 2017, résultant de l’accroissement des dépenses en biens et services de 3,2 milliards DH et des charges de la compensation de près de 2,8 milliards DH.

Les dépenses d’investissement réalisées par l’Etat ont atteint 65,5 milliards DH, alors que le volume de l’investissement public s’est élevé à 195 milliards DH, contre 190 milliards DH en 2017, ce qui représente 17,5% du PIB.

Au sujet du traitement de la problématique des arriérés de l’Etat, la Cour a noté les efforts déployés en faveur de certains établissements publics et entreprises du secteur privé, portant en particulier sur les restitutions au titre de la TVA, sachant que les restitutions relatives à cet impôt, à fin mai 2019, ont atteint un montant total de 35,3 milliards DH.



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