Fraises surgelées. Le Maroc en force sur le marché japonais
En seulement quelques années, les fraises surgelées marocaines ont gagné du terrain au point de détenir une position confortable sur le marché japonais. Avec l’Égypte, le Maroc s’est taillé la part du lion en termes d’exportations lors de la dernière campagne. Et la marge reste encore importante au niveau de la région Asie du Sud-Est. Les pistes pour s’y introduire sont d’ores et déjà à l’étude.
L’engouement pour les fruits rouges marocains – dont les fraises – à l’échelle internationale n’est plus à démontrer. Cette filière, qui a fortement évolué en quelques années, commence à se faire une place de choix dans les pays asiatiques. En effet, les derniers chiffres indiquent que la position du Maroc sur le marché japonais des fraises surgelées s’est considérablement renforcée.
Essor avéré
Ces dernières années, le Maroc a fait des progrès significatifs sur ce marché prometteur. Il faut dire qu’il y a à peine cinq ans, le Royaume était le cinquième fournisseur du Japon en fraises surgelées. Aujourd’hui, l’essor est tel qu’il se positionne à la deuxième place après l’Égypte qui demeure le principal fournisseur du Pays du soleil levant. Ainsi, en 2023, le Maroc a pu exporter 4.400 tonnes, contre 5.400 tonnes pour l’Égypte. Ensemble, les deux pays ont représenté 35% des importations totales de fraises au Japon, juste derrière la Chine qui a expédié 10.700 tonnes de fraises surgelées sur le marché japonais.
S’agissant de la campagne actuelle, au cours du premier semestre 2024, l’Égypte et le Maroc ont encore renforcé leurs positions, atteignant une part combinée de 44% des importations de fraises surgelées par le Japon. Toutefois, la situation pourrait se stabiliser à l’avenir, car les exportations chinoises atteignent généralement leur apogée au cours du second semestre, tandis que l’Égypte et le Maroc fournissent principalement leurs produits entre janvier et juin. À noter que le marché asiatique en général reste très attrayant pour les baies surgelées du Maroc et d’Égypte.
Outre le Japon, les deux pays développent activement leur présence en Chine, qui était auparavant un fournisseur majeur de fraises surgelées dans la région. Cependant, tout porte à croire que l’empire du Milieu s’apprête à en devenir un importateur net.
Un énorme potentiel à exploiter
D’autres régions telles que l’Asie du Sud-Est demeurent sous-exploitées et pourtant leur potentiel est considérable. En effet, cette région connaît une croissance significative dans le commerce des fruits et baies surgelés. Les perspectives d’exportations égyptiennes et marocaines vers Singapour, Hong Kong, la Malaisie, l’Indonésie et d’autres pays d’Asie du Sud-Est ont, par ailleurs, fait l’objet de discussions approfondies lors de la formation «Naviguer sur le marché des fruits et légumes de l’Asie du Sud-Est : Opportunités pour l’Égypte et le Maroc». Chose qui permettrait aux deux pays de renforcer leur positionnement à l’échelle continentale.
Pour rappel, le Maroc s’est imposé comme l’un des principaux producteurs de fraises, se plaçant dans le top 10 mondial en 2024, selon la World Population Review. La production nationale de fraises a ainsi atteint 166.955 tonnes, ce qui témoigne de sa position importante sur le marché international. Cette réussite souligne l’évolution du statut du Royaume dans le domaine agricole. À noter que la Chine est en tête avec une production conséquente de 3,33 millions de tonnes, suivie par les États-Unis (1,05 Mt) et l’Égypte (0,6 Mt).
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO