Fez Smart Factory : le premier jalon de l’industrie 4.0 est posé

Fez smart factory, premier écosystème d’innovation marocain dédié à l’industrie 4.0, a officiellement lancé ses activités à Fès. Porté par un consortium public-privé, ce projet vise à transformer le paysage industriel de la région Fès-Meknès et à propulser le Maroc vers une nouvelle ère industrielle, plus compétitive et innovante.

La région Fès-Meknès a franchi une étape importante dans la modernisation de son secteur industriel avec le lancement officiel des activités de l’écosystème «Fez smart factory» (FSF). Cette initiative, lancée jeudi lors d’une cérémonie tenue sous le thème «Quel accompagnement pour l’émergence d’une industrie innovante intelligente au Maroc ? Quelles recommandations pour un rôle efficient de l’écosystème Fez Smart Factory ?», représente le premier écosystème d’innovation orienté industrie 4.0 au Maroc.

Porté par un consortium comprenant l’UEMF, le Conseil de la région Fès-Meknès, la branche Fès-Meknès de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la société Alten delivery center, le projet bénéficie également du soutien du ministère de l’Industrie et du Commerce, de l’Agence du développement du digital (ADD) et de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI).

L’objectif principal de Fez Smart Factory est d’accompagner les porteurs de projets, les startups et les industriels dans le développement d’usines de produits innovants intelligentes, tout en aidant à la transformation d’unités industrielles existantes en usines 4.0. Ce projet s’inscrit dans une vision stratégique visant à améliorer la compétitivité du tissu industriel national et à promouvoir l’innovation et la recherche-développement, en renforçant les liens entre l’université et l’entreprise.

Vision régionale et engagement des acteurs clés
Lors de la cérémonie de lancement, Mouaad Jamaï, wali de la région, a souligné l’importance de cette initiative pour la transformation digitale des entreprises industrielles à l’échelle nationale et régionale. Il a rappelé que ce projet s’inscrivait dans la lignée des Hautes orientations de SM le Roi Mohamed VI, appelant le secteur privé à s’engager aux côtés du secteur public pour relever les défis actuels et exploiter les opportunités stratégiques dans le cadre de partenariats public-privé.

Il a également mis en avant le potentiel de la région à devenir un hub de l’industrie intelligente, grâce à son emplacement géographique stratégique, son capital humain qualifié et sa dynamique de développement soutenue par de grands projets structurants.

Le wali a insisté sur la nécessité d’une synergie entre les acteurs en vue de concrétiser la transformation numérique de la région, en particulier les établissements académiques, qui jouent un rôle clé dans la création d’un environnement propice à l’innovation, à la recherche et au transfert technologique. Il a conclu en affirmant que le lancement de Fez smart factory constitue un appel à tous les acteurs économiques et industriels de la région à s’engager activement dans cette dynamique de transformation. L’objectif étant de bâtir une industrie de demain plus performante, plus durable, plus inclusive et plus intelligente.

Accompagner les industriels et stimuler l’innovation
La première phase du projet FSF a bénéficié d’un investissement conséquent de 111,3 millions de dirhams (MDH), dont une contribution de 63,67 millions de l’Agence MCA-Morocco, dans le cadre du programme de coopération «Compact II» conclu entre le Maroc et les États-Unis, représenté par Millennium challenge corporation (MCC).

Le Conseil de la région Fès-Meknès a également contribué à hauteur de 20 MDH, le reste du financement provenant de l’UEMF, de la CGEM et de la compagnie ALTEN. FSF vise deux objectifs complémentaires : accompagner les industriels actuels dans l’amélioration de leur compétitivité et aider les porteurs de projets ainsi que les startups à développer des unités industrielles innovantes de produits à haute valeur ajoutée et compétitifs. Le tout en mettant en œuvre les concepts de l’industrie 4.0, tels que l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, le big data, la robotique et la fabrication additive.

Vers une usine école pilote 4.0 unique au Maroc
Le projet FSF s’étend sur une superficie de 6,6 hectares. Il comprend un bâtiment de 9.000 m² abritant un incubateur 4.0, un accélérateur de startups 4.0, des services d’ingénieries pour l’industrie 4.0, des services de Recherche & Innovation et un Business center 4.0. Un espace dédié aux services sociaux (restaurant, crèche, services médicaux, transport du personnel, guichet unique, etc.) est également prévu.

À terme, cet environnement devrait accueillir quelque 40 porteurs de projets, 30 startups, 10 sociétés d’ingénierie, 5 entités de R&D et R&T et une dizaine d’industriels dans le Business center. La deuxième phase de FSF, en cours de réalisation, comprend la première usine école pilote 4.0 au Maroc et l’aménagement d’espaces pour la mise en place de 93 unités industrielles de démonstration intelligentes.

Cette usine modèle sera réalisée grâce à un co-financement de la Facilité investissements pour l’emploi (IFE) de la banque de développement allemande KfW, du ministère de l’Industrie, de l’ADD, de l’ONUDI et de l’UEMF. Elle assurera plus d’un million d’heures de formation en industrie 4.0, en s’appuyant sur les compétences de l’UEMF et ses plateformes à la fine pointe de la technologie.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO