Export : le marché australien, un fort potentiel
Les exportateurs marocains connaissent un peu mieux les opportunités à saisir sur le marché australien. Grâce à un récent webinaire organisé par l’ASMEX en partenariat avec le cabinet Harvard Consulting, plusieurs pistes leur ont été dévoilées par l’animateur de la conférence, Emmanuel Bisi, fondateur et PDG d’Expandys. Selon lui, «malgré la jeunesse des relations diplomatiques entre les deux pays qui remontent à 1976, le Maroc jouit d’une excellente image sur «l’île Continent»». Il s’agit donc de surfer sur cet acquis sans voir l’éloignement géographique comme un handicap puisque, explique-t-il, «l’Australie est classée en 9e position dans l’Ease of Doing Business, ce qui veut dire que son marché est très facilement accessible». Alors quels sont les exportateurs marocains qui ont une chance de percer en Australie ? Bisi cite en premier lieu les sociétés minières «qui peuvent régulièrement proposer leurs offres, car pour des marchés ponctuels, les grandes sociétés minières australiennes sont habituées à s’approvisionner dans le monde entier». En second lieu, il y a les opérateurs dans les énergies renouvelables, car le gouvernement australien encourage les investissements dans l’énergie éolienne. Ces derniers peuvent faire valoir leur savoir-faire dans la phase de construction des infrastructures (autour et sur le site éolien), mais également dans la fourniture de systèmes de prévisions, de tracking et de stockage.
Les entreprises marocaines spécialisées dans les technologies agricoles sont également demandées sur le volet équipement. Les exportateurs de produits agroalimentaires, notamment d’épices et d’épiceries fines (produits gourmet), peuvent aussi tirer leur épingle du jeu. Ils peuvent proposer leurs produits aussi bien aux importateurs spécialisés, qui ont un réseau de distribution sur le territoire, qu’aux grandes enseignes de distribution. Les entreprises marocaines évoluant dans les technologies ont aussi un grand potentiel sur le marché australien, puisque le pays compte 800 fintechs, 500 medtechs, 400 foodtechs et 350 edtechs. Bref, l’Australie est l’un des marchés de l’OCDE qui a le pouvoir d’achat le plus élevé. Sa population recherche des produits sains, pratiques et de qualité élevée. C’est pourquoi, ce marché est très convoité par les exportateurs de l’Union européenne, des États-Unis et de la Chine qui bénéficient d’accords de libre-échange avec l’île Continent. «Toutefois, les droits de douane en vigueur ne pénalisent pas tellement les exportations marocaines», encourage Bisi. À noter qu’en 2018, les échanges entre les deux pays se sont élevés à 63 millions d’AUD, soit près de 39 millions d’euros (1 dollar australien = 0,61 euro). Les exportations marocaines vers l’Australie, d’une valeur de 43 millions AUD, ont porté sur les engrais, le prêt-à-porter et les légumes, tandis que les importations marocaines en provenance d’Australie, d’une valeur de 20 millions AUD, ont essentiellement porté sur la viande, les métaux de base, le miel et la mélasse. Afin d’améliorer le potentiel des échanges économiques, les deux pays ont créé en 2017, l’Australia-Morocco Business Council (AMBC).
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco