Été 2022 : 95% du trafic aérien de 2019 attendu
Récupération du trafic passagers enregistré à l’été 2019, de, respectivement, 85% pour l’aéroport Mohammed V de Casablanca et 82% pour l’aéroport de Rabat-Salé… Voire même dépassement de ces performances dans plusieurs autres plateformes aéroportuaires, notamment à Tétouan, Tanger ou Agadir. L’Office national des aéroports place la barre haut cet été.
«Notre demande principale est de doubler les capacités aériennes pour pouvoir saisir toutes les opportunités qu’offre cette relance», disait Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), dans Les Inspirations ÉCO n°3109 du lundi 30 mai 2022.
Dans cette sortie, le président de la CNT appelait les autorités aéroportuaires à surfer sur «l’envie de voyager» de plus en plus forte qu’ont les uns et les autres et le désir de revanche sur le voyage, qui «est même plus important qu’avant, parce que les gens n’ont pas pu le faire pendant un an, voire deux, en fonction des pays».
Contacté par Les Inspirations ÉCO, l’ONDA dévoile ses projets en cours, en matière d’accroissement des capacités aéroportuaires. Pour cet été, les plans de l’office s’appuient sur une nette évolution des prévisions du trafic aérien sur la période allant du 5 juin au 15 septembre. En effet, l’office table sur environ 6,8 millions de passagers à accueillir dans les aéroports nationaux, soit 95% du trafic aérien enregistré au cours de la même période en 2019.
«Avec la création de pas moins de 45 nouvelles lignes aériennes, ce trafic devrait dépasser 100% de la performance réalisée au cours de la même période en 2019, dans plusieurs aéroports», souligne l’ONDA.
Autant dire que l’Office place la barre haute, quatre mois à peine après l’annonce de la reprise des vols internationaux de et vers le Royaume. Confiant dans le potentiel d’attractivité de la destination Maroc, l’Office s’attèle à mettre en place un certain nombre d’améliorations dans plusieurs aéroports qui permettront d’accueillir, à moyen ou long terme, les passagers dans des conditions encore meilleures.
Ainsi, l’accompagnement des capacités aéroportuaires va être soutenu par plusieurs projets en cours, notamment de la réalisation d’une zone centrale entre les deux terminaux T1 et T2 de l’aéroport Mohammed V (destinée à éliminer les goulots d’étranglement en matière de contrôle des passeports à l’arrivée) et des projets de développement dans plusieurs aéroports (Tétouan, Al Hoceima, Rabat–Salé, Tanger, Agadir et Marrakech).
Soulignons que ces projets sont d’autant plus importants que le développement du tourisme représente pour l’économie marocaine une opportunité en termes d’emplois, de recettes en devises, et de contribution à l’équilibre de la balance des paiements. Détails des différents projets d’accompagnement des capacités aéroportuaires qui sont dans le pipe.
Zone centrale de l’aéroport Casablanca Mohammed V
Le projet en cours de réalisation de la zone centrale consiste en la construction d’un bâtiment entre les deux terminaux T1 et T2 de l’aéroport Mohammed V.
«Ce module de transition servira principalement pour les fonctions d’arrivée et permettra d’éliminer les goulots d’étranglement en matière de contrôle des passeports à l’arrivée, d’améliorer le processus de livraison des bagages et la séparation des flux domestique et international», explique l’ONDA.
En termes de récupération du trafic aérien durant la période du 5 juin au 15 septembre 2022, par rapport à la même période de 2019, l’Office table sur un taux moyen de 85%. À titre de rappel, l’aéroport Casablanca Mohammed V a accueilli en 2019 un trafic aérien record dépassant 10 millions de passagers.
Aéroport de Tétouan
Le projet de développement de l’aéroport de Tétouan consiste en la mise en place des infrastructures permettant l’accueil d’avions gros porteurs et la construction d’un nouveau terminal d’une capacité d’accueil annuelle de 300.000 passagers.
En outre, le projet permettra à cet aéroport de se doter d’installations et d’équipements répondant aux normes et standards internationaux sur le plan qualité de service, sûreté et sécurité permettant d’accompagner les perspectives de développement du trafic aérien dans cette région. Prévision de récupération du trafic aérien durant la période du 5 juin au 15 septembre 2022 par rapport à la même période de 2019 : 395%. Trafic passagers enregistré en 2019 : 39.982.
Aéroport d’Al Hoceima
Le projet de développement de l’aéroport d’Al Hoceima consiste en la construction d’une nouvelle tour de contrôle et la mise en place des infrastructures nécessaires à l’accueil d’un B747, à travers le rallongement de la piste d’envol de 700 m, soit une longueur totale de 3.200 m.
Prévision d’évolution du trafic durant la période du 5 juin au 15 septembre 2022 : 101% par rapport à la même période de 2019. Trafic passagers enregistré en 2019 : 92.121, pour une capacité d’accueil de l’aéroport de 300.000 passagers.
Aéroport Rabat–Salé
Le projet de développement de l’aéroport de Rabat Salé en cours, vise à doter la capitale du Royaume d’une nouvelle infrastructure aéroportuaire moderne et de référence. Il apportera une capacité d’accueil additionnelle de 4 millions de passagers par an, contre 1,5 million actuellement (T1).
Ce projet comprend, également, la réalisation d’infrastructures aéronautiques et routières. Prévision de récupération du trafic aérien durant la période du 5 juin au 15 septembre 2022 par rapport à la même période de 2019 : 82%.
«Si nous investissons sur l’aérien, nous pouvons progresser beaucoup plus vite sur le nombre d’arrivées, le nombre d’emplois et les recettes en devises, avec les capacités actuelles. Tout cela nous permettrait de rentrer dans une spirale positive, parce que, quand il y a de l’activité, forcément la qualité des prestations s’améliore tandis que les emplois deviennent plus durables et moins liés à la saisonnalité».
Études d’extension des aéroports de Tanger, Agadir et Marrakech
En attendant le lancement des projets d’extension des aéroports de Tanger, Agadir et Marrakech prévu en 2023, et dans le cadre des efforts déployés par l’ONDA pour atténuer la pression sur la capacité d’accueil de ces aéroports, l’office dit avoir achevé une étude de dimensionnement de ces plateformes pour définir les capacités nécessaires pour faire face à la croissance attendue du trafic et préparer les programmes de développement et d’extension de leurs infrastructures.
«Cette étude a permis de définir les besoins au niveau de ces aéroports, d’évaluer leurs capacités et d’étudier les possibilités d’extension de leurs infrastructures à moyen (2040) et à long terme (2050), selon les scénarios prévus de développement du trafic aérien».
Entre temps, l’ONDA s’attèle actuellement à mettre en place un certain nombre d’améliorations (Quick wins) qui permettront de fournir une légère capacité supplémentaire, permettant d’accueillir les passagers dans de bonnes conditions et de disposer d’un délai avant la finalisation des projets d’extension qui seront lancés en 2023.
Pour ce qui est des prévisions de récupération du trafic aérien durant la période du 5 juin au 15 septembre 2022 par rapport à la même période de 2019, elles sont de 86% pour l’aéroport de Marrakech, de 109% pour Agadir et de 135% pour Tanger.
À titre de rappel, ces trois aéroports ont accueilli un trafic aérien passagers important en 2019, respectivement de 6,3 millions, 2 millions et 1,35 million de passagers, proche de leur capacité d’accueil annuelle.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO