Efficacité énergétique : L’ADEREE exige de la cohérence politique
Parallèlement au développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique constitue une priorité majeure dans la stratégie énergétique nationale.
En juillet 2014, le ministère de la Santé inaugurait le chantier du CHU d’Oujda ; un investissement d’1,4 MMDH. Said Mouline, DG de l’Agence des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ADEREE) prend contact avec l’équipe de «Jiha tinou», chargée de la stratégie territoriale en matière de développement énergétique durable de l’ADEREE pour en savoir plus sur la dimension de l’efficacité énergétique de cette infrastructure sanitaire. Son constat : peu de mesures ont été prévues pour ce CHU flambant neuf. «Pourtant, les acteurs locaux ont été sensibilisés à ce sujet», note-t-il en ouverture des «Rencontres de l’efficacité énergétique», organisées par AOB Groupe le 2 février à Casablanca. Cet exemple illustre les difficultés à mettre en place une politique transversale. Le patron de l’ADEREE insiste sur la nécessite d’une cohérence des politiques publiques pour mettre en œuvre l’efficacité énergétique. Selon ce dernier, un premier pas dans ce sens a été franchi avec la suppression de la subvention aux produits fossiles pour encourager les énergies renouvelables.
Quatre secteurs
La feuille de route mise en place par l’ADEREE a ciblé au départ trois secteurs : les transports, l’industrie et le bâtiment. À ces trois secteurs s’est s’ajoutée l’agriculture. «L’ambition de cette stratégie est d’économiser 12% en 2020 et 15% en 2030 de la consommation d’énergie», prévoit l’ADEREE. Les clés du succès de ce plan sont la révision de la réglementation relative à ces quatre secteurs. Dans le cas du bâtiment, la réglementation thermique adoptée en 2014 concrétise cet engagement sur le papier. L’objectif aujourd’hui est d’introduire des exigences minimales que doivent respecter les bâtiments à usage résidentiel et tertiaire neufs en vue d’optimiser leurs besoins en chauffage et climatisation tout en améliorant le confort thermique. Deuxième clé du succès, la mise en place d’outils de financement et d’accompagnement des opérateurs pour enclencher une démarche de transition énergétique. «Le secteur bancaire à un rôle important à jouer», conclut Mouline.