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Droits de douane sur l’importation du blé tendre : Retour aux 135% !

Le gouvernement a augmenté les droits de douane sur l’importation du blé et de ses dérivés de 30% à 135%. Cette décision vise à fixer les quantités importées en déterminant le prix référentiel du blé tendre à l’importation à 360 DH le quintal, au lieu de 255 DH.

Les droits de douane sur l’importation du blé et de ses dérivés ont oscillé ces dernières années entre ces deux pourcentages, justifiés par les prix mondiaux du blé et la campagne céréalière de l’année en cours. Jeudi dernier, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n°2.18.346 pour élever ces droits de douane à 135% au lieu de 30%. L’annonce du ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, vient ainsi rétablir un taux appliqué précédemment, entre le 15 mai et le 31 décembre 2017. Selon El Khalfi, le pourcentage de 135% entrera en vigueur à la date de publication du décret cité au bulletin officiel et sera maintenu jusqu’au 31 octobre 2018. Présenté par le ministre de l’Economie et des finances, ce texte vise en premier lieu à «fixer les quantités de blés importées en déterminant le prix référentiel du blé tendre à l’importation à 360 DH au lieu de 255 DH le quintal. Ceci permettra à la fois de faciliter la commercialisation du produit local, d’assurer l’approvisionnement du marché national en blé tendre et de garantir les revenus des agriculteurs marocains», lit-on sur le communiqué publié par le ministre suite à la tenue du Conseil du gouvernement le 3 mai dernier. À noter que le stock actuel du blé tendre s’est chiffré à 16 millions de quintaux à mi-avril 2018. Un niveau qui permettra aux minoteries industrielles locales de tourner pendant quatre mois.

Conjoncture internationale
La décision est incontestablement protectrice. À l’échelle internationale, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a rapporté que les prix des produits alimentaires sont restés globalement stables sur le marché mondial en avril 2018. Dans le détail, l’indice des prix alimentaires affichait d’après la même source une moyenne de 173,5 points, soit une hausse de 1,7% par rapport au mois précédent. Pour ce qui est du blé, ses prix ont été stimulés par les risques climatiques survenus aux États-Unis, alors que la production a été atténuée par la sécheresse dans d’autres régions du monde, notamment en Amérique latine. Cela aura-t-il un impact sur les importations de manière générale? En tout cas, les estimations de la FAO indiquent, en termes des besoins mondiaux, un niveau mondial record de 2.626 millions de tonnes. Par conséquent, les stocks mondiaux de céréales connaîtront vraisemblablement une baisse de 2,7% d’ici 2019, au même titre qu’une chute prévue du rapport mondial stock-utilisation de céréales de 27,2%. Cela a orienté les premières projections vers une évaluation du commerce international de céréales pour 2019 à 406 millions de tonnes, ce qui correspond à une baisse infime de 0,6% du niveau record prévu pour la saison en cours. Au Maroc, le dernier appel d’offres datant de mars 2018, lancé par l’ONICL pour approvisionner les minoteries industrielles en blé tendre, visait une quantité de 1.300.000 quintaux. Le prix fixé par l’État, avant l’adoption du projet de décret n°2.18.346, était de 258,80 DH par quintal. Un tarif qui changera évidemment.



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