Éco-Business

Décompensation du gaz. Rétropédalage gouvernemental

La consommation du gaz butane pourrait s’élever à 3 millions de tonnes à l’horizon 2020, soit une augmentation de 40% de la charge de compensation. 

C’est un sujet extrêmement sensible qui a été remis au goût du jour par Lahcen Daoudi lors de sa dernière sortie sur les réseaux sociaux. En effet, le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé des Affaires générales a décliné la stratégie gouvernementale en matière de décompensation de gaz. Une mesure qui «ferait augmenter le prix de la bonbonne de 50 DH», selon le responsable. Cette mesure entre dans le cadre global engagé depuis la législature d’Abdelilah Benkirane, poussant à alléger le train de vie de l’État.

En effet, les derniers chiffres en la matière indiquent que la charge relative au gaz butane s’est élevée à 12,1 MMDH en 2018. Elle a connu une augmentation de 17% par rapport à 2017, année durant laquelle la Caisse de compensation n’a supporté que 10,3 MMDH pour ce produit. D’autant que le comportement du marché mondial n’est pas favorable puisque les cours internationaux ont enregistré leur plus haut niveau vers les mois de septembre et octobre, franchissant la barre des 600 dollars la tonne avant de baisser sur les deux derniers mois de la même année. Les discussions autour de l’arrêt de la subvention publique ont déjà commencé en 2018 mais il a toujours été prévu que cette décompensation se fasse de manière progressive et ciblée en veillant à ce qu’elle n’ait pas d’effets négatifs sur les populations les plus démunies.

Néanmoins, le contexte politico-social semble ne pas permettre le déploiement de cette mesure et ceci malgré les prévisions pour le moins «sombres». En projetant ce niveau d’accroissement, la consommation du gaz butane pourrait s’élever à 3 millions de tonnes à l’horizon 2020, représentant plus de 40% par rapport aux volumes consommés en 2014, soit une augmentation prévisionnelle de 40% en 2020 de la charge de compensation du gaz butane, induite uniquement par l’accroissement de la consommation. En effet, le tollé généré par cette déclaration où le mouvement consumériste a vu une énième mesure antisociale a poussé Daoudi à calmer les ardeurs en précisant qu’aucune mesure n’a encore été prise.

«À l’avenir, cette décision ne sera prise qu’après avoir veillé à ce que le pouvoir d’achat des citoyens, en particulier de la classe moyenne et des démunis, ne soit pas compromis par le registre social unifié. Par conséquent, il n’y a actuellement aucune décision de lever les subventions sur le gaz», a précisé le ministre. 



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