Cyberdéfense. Orange à la conquête du marché marocain

Emmanuel Cheriet.
Directeur d’Orange Cyberdéfense Maroc et Afrique francophone
“Des partenariats sont à l’étude”
Orange Cyberdéfense Maroc qui s’est installée à Casablanca en octobre 2018 entend recruter une cinquantaine de personne d’ici 2021. Les principales cibles : les grandes entreprises et les administrations publiques.
Quel regard portez-vous sur le marché de la cybersécurité au Maroc ?
C’est un marché qui est en évolution. Les entreprises marocaines et l’État ont pris conscience, comme dans les autres pays, de l’importance des risques ayant trait à la cybersécurité et se mettent en ordre de marche pour mettre en oeuvre des politiques de sécurité, des infrastructures et des services qui permettront de contrer les attaques et les menaces. Notre rôle est d’accompagner les entreprises et les administrations dans cette démarche.
Les entreprises ont-elles pris conscience de l’importance de la cybersécurité ?
Il y a plusieurs niveaux de maturité. Certaines entreprises sont, en effet, plus matures que d’autres. Les grandes entreprises ont déjà des services existants ainsi que des responsables de la sécurité en interne qui prennent en compte ce risque et qu’ils améliorent de jour en jour. C’est moins le cas pour les petites structures qui n’ont pas la taille pour traiter ces problèmes-là que ce soit au Maroc ou dans les autres pays. Certains secteurs sont plus avancés que d’autres. On peut citer notamment le secteur bancaire qui est ciblé par les fraudes et il a, de ce fait, un niveau de maturité plus important que les autres. Le secteur bancaire est souvent en avance.
L’administration publique qui se lance de plus en plus dans la digitalisation est aussi concernée par la cyberdéfense… Que pensez-vous du dispositif mis en place ?
Les services publics sont accompagnés par la DGSSI, la direction générale de la sécurité des systèmes d’information pour avoir un très haut niveau de sécurité. Le fait de dématérialiser fait que potentiellement, il y aura de nouvelles failles. Donc, l’accompagnement s’impose ainsi qu’une prise de conscience. Les mesures de sécurité doivent être mises en place dans le cadre de la mise en oeuvre de ces nouveaux services.
Quelles sont vos ambitions sur le plan financier au Maroc ?
C’est difficile à dire, car ce sont des données qu’on garde en interne. Notre ambition est d’apporter notre savoir-faire et de devenir leader sur le marché marocain d’ici 2021 dans le domaine de la cybersécurité sur le plan des résultats et aussi sur ce qu’on peut apporter comme valeur ajoutée aux entreprises et aux administrations marocaines.
Vous misez sur le recrutement de ressources humaines locales. Parvenez- vous à trouver des profils pointus pour ce secteur ?
Notre plan est de recruter vingt personnes durant la première année. On pense monter à une cinquantaine de personnes d’ici 2021, ce qui est important pour un marché de la taille du Maroc. Ce seront des personnes qui seront dédiées à la cybersécurité. La difficulté qu’on trouve dans quasiment tous les pays, c’est le manque de compétences spécialisées dans ce domaine. Au Maroc, il y a une fuite de cerveaux sur certains domaines d’activité, car ils sont sollicités par des sociétés étrangères qui leur proposent des salaires importants. Beaucoup d’écoles sont de très grande qualité au Maroc et les jeunes diplômés sont très compétents. Beaucoup de Marocains sont, par ailleurs, très intéressés par l’informatique. La base de données est assez intéressante. On a réussi à trouver des personnes de très grande qualité qu’on va continuer à former pour les faire monter encore en compétences.
Quid des partenariats avec les écoles d’ingénieurs au Maroc ?
On va essayer de travailler avec les universités et les grandes écoles d’ingénieurs au Maroc sur des cursus complémentaires spécialisés en sécurité pour essayer de former nos ingénieurs à la source sur ce domaine-là et leur proposer des stages chez nous pour potentiellement les embaucher. Notre souhait est d’entamer la concrétisation de cet objectif à partir de la prochaine rentrée. Les premiers contacts ont déjà commencé pour voir s’il est possible de concrétiser ces partenariats pour la prochaine rentrée.