Couches pour bébés: Alerte sur des « risques », les fabricants sommés d’agir
Parfums, dioxines… Certaines substances chimiques détectées dans les couches jetables peuvent présenter des « risques » pour la santé des bébés et devront être éliminées par les fabricants dans les meilleurs délais, a exigé le gouvernement mercredi.
Selon Gérard Lasfargues, le directeur général délégué de l’Agence de sécurité sanitaire (Anses), « on ne peut pas exclure un risque (…) puisqu’on observe un dépassement des seuils sanitaires pour un certain nombre de substances », a-t-il expliqué. Il s’agit de deux parfums (butylphényl méthyle propional et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde), ainsi que de certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (parfois cancérogènes), de dioxines ou de furanes.
Pour son évaluation, « la première » de ce type au niveau mondial sur les couches, l’Anses a évalué le risque potentiel « dans des conditions d’usage réalistes ». « On calcule une quantité absorbée en fonction du temps de port de couche, du nombre de couches portées par les bébés, jusqu’à 36 mois, et on compare à des valeurs toxicologiques de référence pour chacune des substances », explique Lasfargues.
Première cible, les parfums, les seuls de ces produits chimiques à être intentionnellement ajoutés par les industriels. Comme le suggère l’Anses, ils devront également mieux contrôler « la qualité des matières premières utilisées » qui peuvent être contaminées au préalable et modifier « les procédés de fabrication susceptibles d’être à l’origine de la formation de certaines substances ».
L’avis de l’Anses est basé sur des analyses de 23 couches « parmi les plus utilisées », mais ne cite aucune marque, les données ayant été anonymisées. « La contamination concerne tous types de couches, y compris les couches dites écologiques », assure Gérald Lasfargues.
Dans un communiqué, l’entreprise Pampers (groupe américain Procter and Gamble) assure que leurs « couches sont sûres et l’ont toujours été ». Elle indique avoir « déjà mis en place les recommandations formulées par le rapport » et affirme que ses produits « ne contiennent aucun des 26 allergènes listés par l’Union européenne ».