Éco-Business

Conjoncture : l’IPC en hausse de 3,5% à fin février

L’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de février 2022, une hausse de 0,6% par rapport au mois précédent. Cette variation est le résultat de la hausse de 1,0% de l’indice des produits alimentaires et de 0,3% de l’indice des produits non alimentaires. L’indicateur d’inflation sous-jacente est en hausse de 0,5% sur un mois et de 3,5% sur une année. 

L’inflation monte, monte crescendo dans le Royaume, qui est maintenant sérieusement empêtré dans la crise. En effet, en plus de la flambée des prix du pétrole et du gaz, qui ont déjà mis à genoux plusieurs professions, dont les transporteurs et logisticiens, en pleine négociation actuellement avec le gouvernement pour trouver une issue favorable (Cf. Leseco.ma), la guerre russo-ukrainienne en a rajouté une couche somme toute inquiétante. A un mois de Ramadan, le prix du pain a été touché et cela affecte directement le panier de la ménagère.

Si, sous d’autres cieux, cette denrée essentielle pour une majorité de la population est déjà arrivée ponctuellement à manquer, notamment à cause de leur dépendance à l’Ukraine qui est leur principal fournisseur de blé, les pouvoirs publics sont parvenus ici à assurer un approvisionnement correct du marché. Mieux, le Royaume n’aurait pas de souci à se faire sur ce plan-là, malgré la sécheresse.

Il disposerait, dans ses stocks, de 14 millions de quintaux de blé tendre, ce qui lui permettrait de satisfaire les besoins du marché intérieur sur une période de trois mois et demi. Autrement dit, le Marocain ne manquerait pas de pain durant le mois sacré. Ceci étant, les derniers chiffres du HCP relatifs au coût de la vie ne sont guère rassurants. Ils révèlent en effet que les tensions inflationnistes sont demeurées persistantes, depuis le début de l’année.

En effet, l’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de février 2022, une hausse de 0,6% par rapport au mois précédent. Une variation qui est le résultat de la hausse de 1,0% de l’indice des produits alimentaires et de 0,3% de l’indice des produits non alimentaires.

Le prix du «Pain et céréales» en hausse de 2,9%
Entre janvier et février 2022, pratiquement tous les prix des produits alimentaires ont enregistré des hausses. En effet, excepté le prix des «Poissons et fruits de mer», le prix du «Pain et céréales» a bondi de 2,9%, celui des «Huiles et graisses» de 1,5%, des «Légumes» de 1,0%, des «Fruits» de 0,5% et du «Lait, fromage et oeufs» de 0,4%.

Comparé à janvier 2022, décembre et novembre 2021, on constate que le spectre des hausses de prix s’élargit mois après mois. En effet, les hausses des prix des produits alimentaires observées entre décembre 2021 et janvier 2022 ont principalement concerné le «pain et céréales» avec 1,9%, les «huiles et graisses» avec 0,8% et les «eaux minérales, boissons rafraichissantes, jus de fruits et de légumes» avec 0,3%. En revanche, les prix ont diminué de 4,4% pour les «légumes», de 0,6% pour les «viandes» et de 0,5% pour les «fruits».

Entre novembre et décembre derniers, les hausses des prix des produits alimentaires observées ont principalement concerné les «légumes» avec 4,7%, les «huiles et graisses» avec 1,4%, le «pain et céréales» avec 1% et le «café, thé et cacao» avec à 0,3%. L’indice des produits alimentaires a connu une hausse de 0,1% par rapport au mois précédent.

Le prix du «Transport» a bondi de 6%
A signaler qu’à fin février, les hausses des prix des produits non alimentaires ont également contribué fortement à faire persister les tensions inflationnistes. En effet, en l’espace d’un mois, le prix du «Transport» a bondi de 6%, celui des «Carburants» de 5,7%, des «Articles de ménage et d’entretien» de 3,1% et des «Loisirs et culture» de 2%.

Ici aussi, on constate que le spectre des hausses s’est davantage élargi. Entre janvier 2022 et décembre 2021, ces hausses ont principalement concerné les «tabacs» avec 3,5% et les «carburants» avec 1,1%. En décembre 2021, les prix des «carburants» ont baissé de 0,8%, tandis qu’ils ont connu une hausse de 3,1% en novembre 2021. Ceci étant, par région, les hausses les plus importantes de l’IPC en février ont été enregistrées à Marrakech avec 1,3%, à Fès et Tanger avec 1,1%, à Oujda avec 0,9%, à Guelmim et Béni-Mellal avec 0,8% et à Kénitra, Rabat et Tétouan avec 0,7%.

En revanche, une baisse a été enregistrée à Casablanca et Errachidia avec 0,1%. Comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 3,6% au cours du mois de février 2022, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 5,5% et de celui des produits non alimentaires de 2,5%. Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une stagnation dans la «communication» à une hausse de 6,0% dans le «Transport».

Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de février 2022 une hausse de 0,5% par rapport au mois de janvier 2022 et de 3,5% par rapport au mois de février 2021.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO



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