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Compétitivité : BRICS et Afrique, les bouées de sauvetage

Dans une récente étude, l’Institut royal des études stratégiques (IRES) analyse les opportunités et les menaces mondiales que le royaume devra prendre en considération dans le cadre de sa politique de développement. L’accent est clairement mis sur la diversification des marchés en portant plus d’intérêt aux marchés africains et des BRICS.

Menaces à éviter, opportunités à saisir ou ruptures à anticiper… le dernier rapport stratégique rendu par l’Institut royal des études stratégiques (IRES) prévient des grands changements qui devraient impacter le positionnement stratégique du Maroc sur l’échiquier international. L’étude part d’un diagnostic du positionnement du Maroc dans le monde pour faire ressortir les menaces auxquelles le pays devrait se préparer, mais aussi d’importantes opportunités à saisir. Ainsi, les principales menaces identifiées sont principalement liées au déclenchement de la spirale de récessions économiques et à l’intensification des pressions concurrentielles dans un contexte d’aggravation des inégalités économiques et sociales. Pour l’IRES, le réchauffement climatique et ses impacts sur les ressources en eau et sur la sécurité humaine sont également des menaces à prendre très au sérieux sans oublier la prolifération de la menace terroriste et le développement de la criminalité internationale.

Rupture géopolitique
Heureusement, les grands changements que connaît le monde sont également porteurs d’opportunités qui permettent de contrebalancer un tant soit peu ces menaces. À commencer par les prémices d’un meilleur partage de la responsabilité des affaires du monde qui devrait permettre aux pays émergents de mieux faire entendre leur voix. Le Maroc qui entend intégrer le club des BRICS sur le moyen terme aurait une meilleure chance de faire entendre sa voix sur l’échiquier mondial. À ce titre, l’IRES met en avant les nouveaux relais de croissance économique que représentent les BRICS et l’Afrique et pour lesquels le Maroc a démontré un intérêt grandissant durant ces dernières années. À ce titre, l’émergence de la Chine, annonçant la fin probable de l’hégémonie économique occidentale, peut constituer une rupture géopolitique importante à prendre en compte par le Maroc. À ce titre, le royaume a démontré un intérêt grandissant pour ces nouveaux partenaires durant les derniers mois. La participation du Maroc à de grandes manifestations internationales à l’instar du sommet Inde-Afrique ou Chine-Afrique ainsi que son rapprochement de plus en plus clair avec l’Afrique du Sud sont à n’en point douter annonciateurs d’une transformation dans la démarche du royaume. Les bruits de couloir annonceraient même un futur accord de partenariat stratégique avec la Chine et d’autres pays émergents.

Diversification
Dans une récente déclaration devant la Chambre des représentants, le ministre du Commerce extérieur a indiqué que «les efforts de promotion vers les pays d’Afrique subsaharienne et asiatiques en 2015 ont représenté 40% de l’ensemble des activités promotionnelles du royaume alors qu’ils ne correspondaient qu’à 18% en 2013». D’ailleurs, cette dynamique de diversification des marchés se ressent au niveau du nombre de marchés cibles, qui est aujourd’hui de 40 marchés alors qu’il n’en représentait que 30 en 2013. Le ministère promet de poursuivre les efforts durant les prochaines années à travers la multiplication des expéditions, des B2B et des sommets économiques. Le département du Commerce extérieur compte également renforcer le dispositif juridique à travers l’adoption de nouveaux accords commerciaux. À ce titre, de nombreuses études d’impacts ont d’ores et déjà été lancées pour identifier les avantages d’une libéralisation des échanges avec certains pays, dont notamment les États du Mercosur, du Pakistan et des pays membres de la CEDEAO. Dans cette optique, le Maroc a mis l’accent sur l’amélioration du cadre institutionnel de la politique étrangère et la conduite d’une diplomatie économique audacieuse.

Cela se traduit d’abord par l’approfondissement de l’intégration du Maroc à son espace euro-méditerranéen ainsi que par le raffermissement des relations avec les pays du Golfe et les pays émergents. Le royaume insiste également sur la lutte contre les inégalités. S’agissant des priorités à MLT, l’IRES rappelle que le royaume ambitionne d’accéder au club des pays émergents, à part entière, de renforcer son rôle de soft power et de mettre en œuvre une stratégie de partenariat globale adaptée aux nouvelles réalités géopolitiques. Le royaume entend également poursuivre l’extension de son influence à l’ensemble de l’Afrique et l’élargissement du partenariat avec les pays du Golfe à des secteurs d’avenir.


 

Programme chargé

Dans son étude, l’IRES revient sur les priorités du royaume durant les prochaines années. L’institut insiste ainsi sur l’accélération de l’émergence du Maroc en tant que hub économique, financier et dans le domaine des transports et, à plus longue échéance, en tant qu’hub technologique. À ce titre, le Maroc est tenu de saisir les effets bénéfiques de la digitalisation sur l’économie et la société marocaine tout en s’assurant de l’atténuation de ses nuisances. Le développement du capital immatériel et de ses composantes tant humaines, sociales qu’institutionnelles est également une priorité. Dans un contexte de changement climatique et de grands dangers environnementaux, le Maroc est tenu de placer la question de l’eau au cœur des politiques publiques et de mettre en place une gouvernance climatique appropriée.

 



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