Commerce international : Maroc-Royaume-Uni, un partenariat en perpétuelle évolution

Les échanges entre le Maroc et le Royaume-Uni culminent à 48,37 milliards de dirhams, marquant une progression de 10,9 % en un an. Ce rapprochement économique témoigne d’une diversification croissante des secteurs d’activité, notamment l’automobile, l’agriculture et les services.

Le commerce bilatéral entre le Maroc et le Royaume-Uni reflète un partenariat en constante évolution. Avec des échanges qui atteignent 48,37 milliards de dirhams à la fin du deuxième trimestre 2024, la coopération économique entre les deux pays se renforce, portée par des secteurs-clés comme l’agriculture, l’automobile et les services, indique le dernier rapport trimestriel du ministère britannique des affaires et commerce (DBT).

Pourtant, cette croissance dissimule un déséquilibre persistant de la balance commerciale, interpellant sur les stratégies à adopter pour maximiser les bénéfices mutuels.

Une dynamique commerciale en pleine expansion
Dans un contexte mondial marqué par des tensions économiques et des chaînes d’approvisionnement perturbées, le commerce entre le Maroc et le Royaume-Uni demeure résilient. En un an, les échanges bilatéraux ont progressé de 10,9%, soit une augmentation de 4,81 milliards de dirhams.

Cette performance illustre l’intérêt stratégique que représentent les relations économiques entre ces deux nations, bien que des disparités subsistent. En détail, les exportations britanniques vers le Maroc ont atteint 17,82 milliards de dirhams au cours des quatre derniers trimestres, enregistrant une baisse de 4,1%. En revanche, les importations marocaines vers le Royaume-Uni ont bondi de 22%, s’élevant à 30,55 milliards de dirhams.

Agriculture et industrie automobile en tête du peloton
Les produits agricoles dominent les exportations marocaines vers le Royaume-Uni, avec des légumes et fruits représentant 6,4 milliards de dirhams, soit une hausse de 19,9% par rapport à l’année précédente. Ce secteur est porté par des produits phares comme les agrumes, les tomates et les avocats.

En parallèle, le secteur automobile marocain émerge comme un acteur incontournable. Avec des exportations de véhicules s’élevant à 2,09 milliards de dirhams (+37,5 %), il devient un pilier des échanges bilatéraux.

D’autres secteurs complètent ce panorama, notamment les vêtements et meubles, avec des valeurs respectives de 1,58 milliard et 1,47 milliard de dirhams. Bien que marginalement en recul (-13,9% pour les vêtements), ces secteurs restent significatifs.

Les produits britanniques en quête de diversification
Du côté des exportations britanniques, le Maroc demeure un marché pour les produits énergétiques et manufacturés. Le pétrole raffiné, à lui seul, représente 31,8% des biens exportés, avec une valeur de 3,96 milliards de dirhams. Les voitures britanniques, avec des exportations s’élevant à 1,21 milliard de dirhams (+16,8%), confirment l’intérêt pour l’automobile made in UK. Les minerais de métaux et le pétrole brut, bien qu’également présents, enregistrent des baisses respectives de 45,3% et 52,8%, reflétant des fluctuations de la demande et des prix internationaux.

Les services, une opportunité sous-exploitée
Outre les biens, les échanges de services occupent une place importante dans les relations économiques bilatérales. Le secteur touristique marocain, à travers les voyages, domine les services importés par le Royaume-Uni, avec une valeur de 9,53 milliards de dirhams (+32,3%).

Ce chiffre témoigne de l’attrait des destinations marocaines comme Marrakech, Agadir et Fès pour les touristes britanniques. En revanche, les services exportés par le Royaume-Uni se concentrent sur le transport (2,85 milliards de dirhams) et les voyages (1,49 milliard). Ces activités, bien que substantielles, laissent entrevoir un potentiel inexploité dans des domaines comme la technologie, les finances et l’éducation.

Un déséquilibre persistant
Malgré cette dynamique, la balance commerciale penche largement en faveur du Maroc, avec un déficit britannique atteignant 12,73 milliards de dirhams. Ce déséquilibre est alimenté par des importations marocaines massives, notamment dans l’agriculture et l’automobile.

Avec un commerce qui représente désormais 0,2% des échanges totaux du Royaume-Uni, le Maroc se positionne comme un partenaire stratégique en Afrique. Si des défis persistent, notamment autour de l’équilibre des échanges, les opportunités sont multiples.

En effet, le partenariat entre le Maroc et le Royaume-Uni dispose d’un potentiel encore largement inexploité. Les deux pays pourraient approfondir leur collaboration dans des secteurs clés comme les énergies renouvelables, où le Maroc joue déjà un rôle de leader africain avec des projets tels que Noor et Xlinks. Parallèlement, le Royaume-Uni pourrait capitaliser sur son expertise technologique pour accompagner la transition digitale et industrielle du Maroc.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO