Éco-Business

Chocs externes : Comment le Maroc peut améliorer sa résilience

La dernière étude publié par OCP Policy Center étudie les perspectives économiques marocaines à la lumière des incertitudes profondes liées au ralentissement du commerce mondial. Consolidation budgétaire, réforme de l’éducation, diversification des partenariats sont autant de solutions permettant d’améliorer la résilience du royaume.

Commerce mondial en ralentissement, croissance économique modérée, tendances protectionnistes… les grandes mutations mondiales et régionales menacent les économies émergentes. Le Maroc, qui continue de traîner des faiblesses structurelles, semble particulièrement vulnérable à ces incertitudes. C’est l’une des conclusions de la dernière étude menée dans le cadre d’OCP Policy Center sur «Les perspectives mondiales et le Maroc».

Selon cette analyse, le Maroc traîne des faiblesses structurelles qui se traduisent par une faible croissance de la productivité du travail et une faible croissance du PIB par habitant malgré une part importante des ressources nationales consacrées à l’investissement. Les résultats décevants de la croissance à long terme sont attribués, selon l’étude, à une faible qualité de l’investissement, concentré dans des secteurs et des activités où le taux de rendement est faible. Le Maroc est caractérisé par la lenteur du mouvement des facteurs de production vers les secteurs à plus forte valeur ajoutée combinée à une rigidité du marché du travail et à une concurrence insuffisante sur les marchés de produits. Cette situation n’est pas de nature à rassurer, surtout dans un contexte mondial incertain.

Selon l’étude d’OCP Policy Center, la politique profondément incohérente aux États-Unis, consistant à vouloir réduire les impôts et à accroître les dépenses d’infrastructure et de défense tout en visant des déficits commerciaux bilatéraux plus faibles avec les principaux partenaires commerciaux du pays pourrait avoir des répercussions importantes sur le plan mondial et sur les pays en développement. Malgré la signature d’un accord de libre-échange avec les États-Unis en 2007, l’export marocain vers ce pays n’est pas important et ne devrait pas être impacté par les mesures protectionnistes décidées par l’administration Trump. Selon l’analyse d’OCP Policy Center, l’exposition au taux de change sur la dette publique marocaine est également limitée. Le royaume a également profité des baisses des prix de pétrole à l’international pour baisser son déficit de compte courant et son équilibre budgétaire. Le royaume a également amélioré le climat des affaires et figure aujourd’hui à un meilleur classement dans le cadre des indicateurs de Doing Business. 

Toutefois, «pour améliorer sa résilience, le Maroc doit continuer son chemin de consolidation budgétaire, en particulier en veillant à ce que les subventions inutiles soient réduites et que l’investissement public soit plus efficace», note l’étude réalisée par Uri Dadush, expert en commerce international et en économie mondiale.

Ce dernier insiste en particulier sur l’importance de mener à bien la réforme de l’éducation publique. «Il ne faut pas nécessairement dépenser davantage, mais surtout veiller à ce que l’argent soit bien utilisé», souligne Dadush. Par ailleurs, la balance des paiements gagnerait à être plus résiliente en introduisant une plus grande flexibilité des échanges. L’expert plaide pour une orientation du commerce vers l’Asie, les Amériques et l’Afrique et moins vers l’Europe, permettant ainsi de diversifier l’économie domestique et d’exporter non seulement vers la fabrication, mais aussi des services à plus forte valeur ajoutée. «Les efforts continus visant à améliorer le climat des affaires et à stimuler la concurrence devraient également contribuer à attirer de plus en plus d’investissements directs étrangers, en particulier dans les activités qui contribuent à intégrer le Maroc dans les chaînes de valeur mondiales», peut-on lire dans le rapport.

Concernant les perspectives de l’économie marocaine, cette dernière devrait continuer son redressement en 2017 en affichant une croissance aux alentours des 4%. Ceci résulte du rebond de la production des céréales qui avait décliné en 2016 à cause des mauvaises conditions climatiques, et ce malgré la poursuite de la consolidation fiscale. Bien que le Maroc ait été capable, dans une certaine mesure, de se différencier de la région avoisinante, l’instabilité qui se poursuit au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a une incidence importante et renforce la nécessité d’adopter des politiques robustes face à l’incertitude. 


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