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Centrale Danone : Bientôt une sortie de la cote ?

La valeur a fait la meilleure performance du mois de janvier dernier, pourtant le titre est très rare sur le marché. Le flottant est en deçà du seuil exigé pour que le titre soit toujours inscrit à la cote et ceci depuis plus d’une année. Des rumeurs fusent sur une éventuelle radiation du titre.

83,25% de gagné en un mois ! C’est la performance qu’affiche Centrale Danone au terme du premier mois de l’année en cours. Une performance réalisée tout de même avec un échange cumulé de 300 actions en 11 séances ! Pour les analystes, rien ne justifie cette ascension. La valeur est, en effet, très illiquide. Mieux encore, des bruits de couloir évoquent un potentiel retrait à la demande de la Bourse de Casablanca. Celle-ci aurait adressé un courrier à Centrale Danone quant à son niveau de flottant très en deçà des exigences de séjour sur le marché boursier en lui demandant en conséquence de se retirer de la cote. Toutefois, ce qui est sûr, c’est que Centrale Danone ne respecte plus les exigences du flottant. Selon la fiche de l’émetteur sur le site de la Bourse de Casablanca, celui-ci n’est que de 26.385 actions alors que le flottant minimum doit être de l’ordre de 30.000 actions pour se faire coter sur le troisième compartiment. Il s’agit ainsi d’un écart de 3.615 actions.

Une situation qui dure depuis un an
Pourtant, au lendemain de la cession de l’intégralité des participations de SNI dans Centrale Danone à Gervais intervenue courant 2015 et qui a nécessité le lancement d’une offre obligatoire de retrait, la société avait annoncé dans sa note d’information relative à ladite offre qu’en dépit du flottant limité qui pourrait résulter de cette offre, «il n’est pas envisagé de demander la radiation de la cote des titres Centrale Danone. Compagnie Gervais Danone souhaite rétablir une part de flottant significative à moyen terme et se réserve la possibilité d’étudier plusieurs pistes de réflexion à même d’augmenter la part du flottant de Centrale Danone en tenant compte de l’évolution des conditions de marché». Cependant, depuis cette opération à laquelle ont été apportées 363.493 actions (apportées courant février 2016) aboutissant au flottant actuel, rien n’a été fait pour «remédier» à la situation et rétablir un flottant «acceptable». Une situation qui dure maintenant depuis un an !

Plusieurs pistes auraient été étudiées
Pour rappel, cette situation est la résultante de l’acquisition par Gervais Danone de la participation résiduelle de SNI, faisant passer la part détenue par le groupe français à 95,86% du capital et des droits de vote de Centrale Danone, franchissant ainsi le seuil des 95% des droits de vote mentionné à l’article 20 de la loi n°26-03 relative aux offres publiques sur le marché boursier. Conformément à cette loi, la Compagnie Gervais Danone a initié l’OPR afin d’offrir une opportunité aux actionnaires minoritaires qui le souhaitent d’apporter leurs actions à l’offre. Au total, ce sont 105 actionnaires particuliers qui ont apporté leurs titres à l’opération. Dans ce sillage, le conseil d’administration de Compagnie Gervais Danone, lors de sa réunion du 3 décembre 2015 a approuvé le principe d’une offre publique de retrait obligatoire portant sur 389.878 titres correspondant à 4,14% du capital et des droits de vote de Centrale Danone, soit l’intégralité des actions constituant le flottant en bourse de Centrale Danone. Le conseil d’administration a indiqué également qu’«il n’est pas prévu de demander la radiation de la cote des actions de Centrale Danone et que plusieurs pistes de réflexion ont d’ores et déjà été envisagées pour augmenter la part de flottant à moyen terme».

Point de couverture par les analystes
Les analystes ont cessé de couvrir la valeur étant donné sa rareté sur le marché. «Le management ne communique plus, ne tient plus de conférences de presse et semble se détacher du marché boursier. De plus, même si nous émettons des recommandations sur le titre, celui-ci est inexistant sur le marché», explique un analyste de la place. Avant d’ajouter que «les détenteurs qui étaient actifs sur le titre avaient céder leurs actions lors de l’opération de rachat. Ceux qui restent dans le tour de table seraient des particuliers qui ont une vision stratégique et se positionnent sur le long terme». Par ailleurs, sur la question du potentiel retrait de la cote, l’analyste explique que «rien n’empêche Centrale Danone de radier ses titres de la cote et que l’obligation de faire une offre publique de retrait est déjà réalisée».  


Conditions de séjour

Pour séjourner à la cote, il faut diffuser dans le public un nombre minimum de :

250.000 titres de capital
Premier compartiment

100.000 titres de capital
Second compartiment

30.000 titres de capital
Troisième compartiment



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