Éco-Business

Carburants : tendance à la stabilité

La fin de l’année sera placée sous le signe de la stabilité pour les prix du carburant. Les professionnels du secteur affichent leur optimisme et s’attendent à des coûts inchangés. Cela devrait offrir un certain répit aux automobilistes en cette fin 2024.

Comme à l’accoutumée, les prix des carburants subissent un changement, en fonction de l’évolution de la situation à l’international, chaque quinzaine. Pour ce début du mois de décembre, tout porte à croire que le marché sera marqué par une stabilité. Une bonne nouvelle pour les automobilistes qui ne seront pas impactés par une hausse. Ainsi, les réservoirs se maintiendront au même niveau.

Alignement
Et cette tendance est visiblement bien partie pour durer tout au long du mois pour finir l’année sur une note relativement positive. À en croire les professionnels du secteur des hydrocarbures, cette stabilisation qui demeure alignée sur la fluctuation des cours internationaux notamment du carburant raffiné, Platts. Une recommandation qui a été émise dans le premier reporting du Conseil de la concurrence sur les neuf sociétés de distribution des hydrocarbures concernées par l’amende transactionnelle.

«Les sociétés distributrices ont été exhortées à suivre le cours à l’international. Ainsi, eu égard à l’évolution des marchés, en théorie, les prix ne devraient pas connaître de changement. Cette stabilité des prix va perdurer jusqu’à la fin de l’année. Il est prévu également que les cours du pétrole brut se maintiennent au même niveau en raison des contrats à terme qui doivent être respectés. Ces analyses sont bien sûr valables dans le cas où le marché ne subit aucune perturbation particulière», analyse Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium consulting et expert en énergie.

Par ailleurs, à l’échelle internationale, cette accalmie est principalement due à une demande qui n’est toujours pas au point en raison de la non reprise de l’économie chinoise qui demeure le principal marché de consommation. Ainsi, face à une demande faible, les prix du pétrole ont du mal à décoller, au grand dam des producteurs. Bien que les tensions géopolitiques influent généralement sur le cours de l’or noir, le confit au Moyen Orient n’a aucunement impacté le cours du baril.

Or, d’autres facteurs peuvent éventuellement se répercuter négativement sur le marché. En effet, comme souligné par les experts, la tendance peut basculer dès le mois de janvier 2025 avec l’arrivée de Donald Trump. Les analyses indiquent que les restrictions que ce dernier veut instaurer en augmentant les droits de douane pour plusieurs pays, peuvent engendrer un repli de la demande, ce qui pourrait faire s’effondrer le cours du pétrole. D’ailleurs, dans un récent rapport, la Banque mondiale anticipe une baisse historique des prix du pétrole en 2025.

«Les marchés mondiaux du pétrole devraient connaître un déséquilibre majeur entre l’offre et la demande. La production mondiale de pétrole devrait surpasser la demande d’environ 1,2 million de barils par jour en moyenne en 2025. Un tel surplus, observé seulement deux fois auparavant (en 1998 et 2020), pourrait faire baisser les prix des matières premières à leur niveau le plus bas depuis cinq ans», dixit la Banque mondiale.

Cependant, sur le marché national, le Conseil de la concurrence continuera à veiller au grain pour qu’il n’y ait pas de dépassement sur le marché, au moins pendant plus de deux ans, bien que le secteur reste plombé par un marché parallèle.

Pour les professionnels, l’instauration d’une traçabilité chimique prévue dans le Projet de loi de finances 2025, est un dispositif efficace pour parer ces agissements, surtout que ces produits émanent des ventes B to B. Or, des rumeurs dans le secteur laissent entendre que le projet aurait été reporté à 2026, alors que les appels d’offres ont été d’ores et déjà lancés pour la création de laboratoires dédiés. Certains indiquent que ces appels d’offres se sont avérés infructueux. Dans ces conditions, la loi n’a pas lieu d’être en l’absence d’équipements nécessaires.

Mostafa Labrak
Expert en énergie

«Les sociétés distributrices ont été exhortées à suivre le cours à l’international. Ainsi, eu égard à l’évolution des marchés, en théorie, les prix ne devraient pas connaître de changement. Cette stabilité des prix va perdurer jusqu’à la fin de l’année. Il est prévu également que les cours du pétrole brut se maintiennent au même niveau en raison des contrats à terme qui doivent être respectés. Ces analyses sont bien sûr valables dans le cas où le marché ne subit aucune perturbation particulière»

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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