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Budget : un déficit en ligne avec les prévisions

L’exécution de la loi de Finances rectificative à fin décembre 2020 a fait ressortir un déficit budgétaire de 82,4 MMDH, représentant 7,6% du PIB. Ce résultat est en droite ligne avec les prévisions de juillet dernier qui tablaient sur un déficit de 7,5%. Les détails sur les recettes et dépenses du Trésor en 2020.

Le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration vient de rendre publique la Situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) au titre de l’année 2020. Il ressort de ce document sur l’exécution de la loi de Finances rectificative (LFR), adoptée en juillet dernier, un déficit budgétaire de 82,4 MMDH, représentant 7,6% du PIB. Ce résultat est en droite ligne avec les prévisions qui tablaient sur un déficit de 7,5% au lieu de 3,5% dans la LF 2020.

Diminution de 1,8% des recettes ordinaires
Au niveau des recettes, 2020 a donné lieu à une diminution des recettes ordinaires de 1,8% provenant de la baisse des impôts directs de 3,9%, des droits de douane de 2,2%, des impôts indirects de 7% et des droits d’enregistrement et de timbre de 11,4%, conjuguée à l’augmentation des recettes non fiscales de 21,9%. En effet, les recettes non fiscales ont enregistré des moins-values au niveau des financements innovants (-11,5 MMDH) et des recettes et produits de cessions d’actifs en provenance des établissements et entreprises publics (-5 MMDH). Des moins-values qui n’ont été compensées que partiellement par l’amélioration des «fonds de concours et dons» (+5,6 MMDH) et des «produits divers» (+4,3 MMDH). Ainsi, n’eussent été les bonnes rentrées enregistrées au niveau des recettes fiscales qui ont permis de dégager une plus-value de 13 MMDH, ces moins-values constatées au niveau des recettes non fiscales n’auraient pas pu être compensées et auraient entraîné un déficit budgétaire plus sévère. En effet, cette plus-value est intervenue malgré la poursuite de l’effort de l’État en matière de remboursements des crédits de TVA, qui ont atteint 10,4 MMDH à fin 2020 contre 9,8 MMDH un an auparavant. La palme revient en grande partie aux recouvrements au titre de l’IS qui ont enregistré un taux de réalisation de 113,7%. Le niveau des acomptes et des compléments de régularisation payés en 2020 n’a pas subi l’effet de la crise, enregistrant ainsi des recettes totales de 37,6 MMDH à fin 2020, contre 36,9 MMDH un an auparavant.

«Certes, l’IS est rattaché en grande partie aux résultats de 2019, mais même les autres impôts et taxes, dont le rendement est corrélé à l’activité de 2020, ont montré une certaine résilience», explique le ministère.

C’est ainsi qu’après une chute brutale durant la période du confinement (mars-mai 2020), les recettes fiscales ont commencé à afficher, à partir du mois de juin, une reprise plus importante que prévu, au fur et à mesure de l’allègement du confinement. Les recettes au titre de l’IR ont ainsi révélé un taux de réalisation en ligne avec les prévisions de la LFR, soit 100,3%. Les recettes au titre de la TVA à l’intérieur ont aussi affiché un taux de réalisation de 114,4%, soit une plus-value de 2,7 MMDH, tandis que les droits d’enregistrement et de timbre ont connu un taux de réalisation de 104,7%.

«Cette bonne tenue des recettes fiscales a été favorisée par l’effet de la régularisation spontanée de la situation fiscale des contribuables, objet de la mesure instituée par la LF 2020 et dont l’impact, chiffré à près de 3 MMDH, s’est ressenti principalement au mois de décembre», souligne le ministère.

Les recettes au titre des droits de douane et de la TVA à l’importation se sont également appréciées par rapport aux prévisions de la LFR, affichant un taux de réalisation de 119,6% et 110,2% respectivement, en relation avec la progression des importations de 10,8%, dont 36,4% au titre des produits énergétiques. Les taxes intérieures de consommation (TIC) ont enregistré un taux de réalisation légèrement inférieur aux prévisions (99,2%), suite essentiellement au recul des TIC sur les produits énergétiques en raison de la régression des mises à la consommation des carburants de 12,8%.

Hausse de 7,4% des dépenses
Concernant les dépenses, celles-ci ont connu une hausse de 7,4% en 2020, résultant de l’augmentation des dépenses de biens et services de 5,7% due à l’accroissement des dépenses de personnel de 4,5% et des autres biens et services de 8,2%, et de la hausse des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 5,2% et des dépenses d’investissement de 27,4%, conjuguée à la baisse des charges et intérêts de la dette et des émissions de la compensation de 35,7%. «Ceci étant, malgré la hausse des charges de la compensation, les dépenses ordinaires ont été contenues à 231,9 MMDH, dégageant ainsi un taux d’exécution de 97,7% par rapport aux prévisions de la LFR 2020, grâce aux économies réalisées au titre des biens et services et des intérêts de la dette», révèle le ministère. La charge de la compensation a, en effet, affiché un dépassement de 1,7 MMDH par rapport aux prévisions, en lien notamment avec l’augmentation des cours du gaz butane à 380 dollars/tonne en moyenne contre une prévision de 290 dollars/tonne. Les dépenses de biens et services ont en revanche affiché une économie de 6,2 MMDH ; dans le même sillage, les intérêts nets de la dette ont enregistré une économie de près de 1,1 MMDH. Ces évolutions des recettes et dépenses ordinaires ont permis de réduire le solde ordinaire à près de -2,8 MMDH, contre une prévision de -15 MMDH. Pour ce qui est des dépenses d’investissement, l’exécution de la LFR a été caractérisée par un effort soutenu. En effet, les investissements ont atteint 85,9 MMDH, correspondant à un taux de réalisation de 121,3%, en hausse de 13,6 MMDH (+18,8%) par rapport à l’année 2019. Ce montant recouvre, en plus des investissements traditionnels de l’État, la dotation de 15 MMDH prévue pour le Fonds d’investissement stratégique que tous les opérateurs attendent pour la relance de l’économie.

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco


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