Éco-Business

Automobile : Tanger continue d’attirer les équipementiers

De nombreux opérateurs, européens, mais surtout chinois, ont enchaîné les annonces d’installation dans les zones franches de Tanger, en raison de la proximité avec l’Europe. Ce mouvement pourrait s’accélérer avec l’effet des surtaxes douanières américaines sur les productions depuis la Chine.

C’est un rythme qui continue de s’accélérer ! L’installation d’acteurs mondiaux du secteur automobile bat son plein dans les différentes zones franches de la Ville du détroit. Dernière annonce en date, celle portant sur la décision du chinois Century Tire de réaffecter à Tanger son unité initialement prévue en Galice.

Ce qui en dit long sur la compétitivité de la destination nord du Royaume, mais plus largement, du Maroc, en tant que hub en puissance de l’industrie automobile mondiale.

Il faut dire, aussi, que dans le cas de Century Tire, ce sont des difficultés liées à l’obtention de permis environnementaux en Espagne qui a précipité son retrait vers le Maroc, où l’on n’est pas encore tenu par certaines directives européennes, malgré l’entrée en vigueur prochaine de la très redoutée taxe carbone de l’UE, et qui va considérablement impacter la compétitivité des exportations issues de marchés non européens.

À Tanger, Century Tire va concentrer sa production sur son usine dont l’opérateur chinois dispose déjà depuis quelques mois, plus précisément à Tanger Automotive City, avec un investissement qui dépasse les 3,6 MMDH.

Proximité avec l’UE
En tout cas, tout ceci nous montre non seulement que le Maroc s’est bel et bien positionné sur l’initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie, mais aussi, et surtout, réussit en même temps à capter les relocalisations d’industries européennes que les repositionnements d’entreprises chinoises qui décident de venir s’installer à proximité des marchés européens.

D’ailleurs, cela se confirme à travers l’implication d’un autre acteur chinois dans le Nord du Maroc, à savoir le géant des anodes en graphite synthétique, Shanshan. Ce dernier est en effet appelé à intervenir pour intégrer, dans son giron d’action, les opérations du canadien Falcon Energy Materiels qui s’installe à Tanger, dans l’univers des batteries électriques.

Pour rappel, Shanshan détient 21% du marché mondial des anodes en graphite synthétique, avec une capacité de production de 700.000 tonnes en Chine. Et cette présence à Tanger est loin d’être la seule pour les acteurs chinois.

Accessoires
En effet, un autre leader chinois de production de fils d’acier pour pneus, à savoir Shandong Daye, a récemment confirmé son investissement de 1 MMDH, pour faire sortir son usine tangéroise dénommée Daye Morocco. Il s’agira de produire 100.000 tonnes de fils d’acier par an pour tringles de pneus et autant pour les câbles d’acier.

Toujours dans l’automobile, et toujours à Tanger, c’est un autre chinois, qui avait annoncé, en décembre dernier, son intention de se lancer. Il s’agit du groupe AEW Automotive Systems, spécialisé dans la recherche et le développement ainsi que la fabrication de pièces accessoires automobiles. Le montant de son investissement est estimé à 27 MDH, dans une nouvelle usine située dans la zone franche, la Tanger Free Zone.

Surtaxes de Trump
D’ailleurs, tout ceci contribue à dynamiser les activités de Tanger Med Zones, qui, en dehors des Chinois, a vu l’installation de grands acteurs d’autres nationalités, notamment européens. C’est le cas de l’allemand ZF, deuxième acteur mondial dans la production de solutions de mobilité avancées, ainsi que MUBEA, actif dans la fabrication de préformés en fibre de carbone au Maroc, ou encore du roumain MP Industry (injection plastique) et l’américain Gentherm (produits de climatisation et de confort).

Ce qui fait du secteur automobile, un véritable levier de croissance et de consolidation de l’activité des zones franches de la ville du détroit. Et, certainement, ce mouvement va aller en s’accélérant. Avec l’entrée en vigueur des tarifs douaniers américains, nombreux seront les producteurs industriels mondiaux qui vont continuer de venir s’installer dans le Royaume.

Tanger en Zone d’accélération industrielle

Le gouvernement a récemment modifié la dénomination de la «Zone franche d’exportation Tanger Tech» en «Zone d’accélération industrielle Tanger Tech». Il s’agit d’harmoniser le dispositif légal qui régit les zones industrielles avec les nouvelles dispositions de la loi n° 19.94 relative aux Zones d’accélération industrielle.

Par ailleurs, il faut noter que les limites géographiques de cette «Zone d’accélération industrielle s’étendront désormais sur une superficie de 493,95 hectares, répartis sur les communes El Ouaaoura et Sebt Zinat, relevant de la préfecture de Tanger-Assilah.

Cette décision fait suite à une proposition du Comité national des Zones d’accélération industrielle et qui a été validée lors du Conseil du gouvernement tenu le 13 mars dernier. Le tout vise à concrétiser la vision stratégique de développement de l’infrastructure industrielle de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, en vue d’attirer davantage d’investissements nationaux et étrangers.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



Dépenses fiscales : l’impossible compression !


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page