Éco-Business

Automobile: Les ventes du neuf s’effondrent

Déjà en forte baisse durant le mois de mars, les ventes de voitures neuves ont dévissé encore plus en avril, chutant de 86% par rapport au même mois en 2019! Vidés par le Covid-19, les showrooms le seront encore jusqu’à la fin du confinement, augurant ainsi une année négative pour un secteur qui, plus que jamais, a besoin d’être épaulé.

Instauré au Maroc vers la troisième semaine de mars, le confinement avait déjà impacté le marché du neuf, entraînant une forte détérioration des ventes (6.305 unités) et une baisse trimestrielle à deux chiffres (-20%). Une situation qui s’est aggravée le mois dernier; en attestent les statistiques de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) qui font état de seulement 1.683 véhicules vendus, toutes catégories confondues!

Par rapport à avril 2019, ce «plongeon» se chiffre à -86,32%, tandis qu’en glissement annuel, le repli s’établit à environ -36%. Entre les deux principaux segments que sont les voitures particulières (VP) et les véhicules utilitaires légers (VUL), les baisses enregistrées en avril se rejoignent à respectivement -88,5% et -71,1%. Une constatation logique dans le sens où ce confinement touche tout le monde, y compris les marques leaders du marché.

Dacia et Renault, une PDM préservée
En effet, malgré la force de frappe commerciale du groupe Renault Maroc, ses deux marques sont, elles aussi, durement touchées par cette crise sanitaire. Dacia recule ainsi de 33%, tandis que Renault plonge de 46% à fin avril. Les deux marques parviennent tout de même à préserver une part de marché (PDM) cumulée d’environ 42,5%. Une fois n’est pas coutume, c’est le Dokker qui arrive en tête des ventes mensuelles de la marque roumaine avec quelque 185 immatriculations dont une cinquantaine de versions utilitaires tôlées (Dokker Van). Pour Renault, les véhicules livrés sont pour la plupart des Clio 4 et des Master, ce dernier demeurant le premier dans son segment (fourgons). Troisième marque du marché, Hyundai Maroc n’a pu écouler que 142 véhicules, dont 92 fourgons H350, un véhicule plébiscité pour sa polyvalence puisqu’il répond aux attentes de transporteurs de marchandises et de personnes, mais peut aussi parfaitement être aménagé en ambulance. C’est donc l’utilitaire qui permet à l’importateur de Hyundai de «limiter la casse» et même de consolider sa PDM qui flirte désormais avec les 8%.

Une baisse quasi-généralisée
Dans le reste du top 5, Peugeot (4e) et Volkswagen (5e) ont vu leurs ventes baisser de respectivement 84,4% et 94,5% en avril. La marque au lion a essentiellement profité du succès grandissant de la nouvelle 208 qui a réalisé plus de la moitié des ventes en VP. De son côté, le distributeur du géant allemand n’a pu toucher qu’une trentaine d’acheteurs en avril, dont la moitié est repartie au volant du SUV Tiguan. Dans la seconde moitié du top-10, cette tendance baissière quasi-généralisée n’a eu aucun effet sur le classement, du moins pour le moment. On retrouve donc, par ordre de volumes vendus depuis le début de l’année, les marques Citroën (6e), Fiat (7e), Ford (8e), Toyota (9e) et Opel (10e). Parmi elles, seule cette dernière est encore dans le vert. Explication: après avoir atteint une croissance à trois chiffres (près de 150%) au milieu du premier trimestre, la marque allemande du Groupe Auto Hall a amorti le choc subi en avril, ce qui lui autorise toujours une progression à deux chiffres (+22,5%) en glissement annuel.

Les labels premium durement touchés
L’ensemble des autres marques présentes sur le marché n’a livré qu’un peu plus de 200 unités. Un maigre lot qui traduit la gravité de la situation à laquelle n’échappent pas non plus les marques haut de gamme. Dans ce segment toujours trusté par Mercedes, seule cette dernière a réussi à, disons, «sauver les meubles», dans cette conjoncture morose avec une cinquantaine de livraisons comptabilisées le mois dernier. C’est bien plus que BMW (13e) et tous les autres labels (Alfa Romeo, DS, Jaguar, Jeep, Land Rover, Porsche, Volvo) qui n’ont guère réussi à franchir le seuil des 10 ventes! Une situation alarmante qui sème le doute sur un marché qui était promis à la hausse il y a encore quelques mois à peine. On verra comment évoluera le marché du neuf durant les semaines et mois à venir face à une demande potentielle, mais dont le pouvoir d’achat a été considérablement érodé. Du coup, dans bien des ménages, l’acquisition d’un véhicule neuf se voit reléguée au second plan ou même devenir un luxe. Le secteur parviendra-t-il à décrocher une prime à la casse ou autre mesure d’accompagnement à même de relancer les ventes? Va-t-on assister à une guerre des prix qui ne dit pas son nom à travers de grandes braderies anticipées? Le véhicule d’occasion (récent) sera-t-il privilégié par rapport au neuf? Tant de questions dont les réponses dessineront le nouveau visage du marché national de la voiture neuve.


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