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Audit/Conseil : l’ex-KPMG Maroc repart au combat

Quelques jours après avoir quitté le réseau KPMG, le cabinet annonce qu’il est en cours de changement de dénomination sociale et qu’il s’apprête à intégrer un autre réseau international. Il lui reste à convaincre le noyau dur des forces vives de ses 160 collaborateurs à relever ce défi. 

Trois jours après avoir vu l’information de son départ du réseau KPMG publiée par Les Inspirations ECO le mercredi 24 novembre, le cabinet qui détenait la licence de l’un des « big four » mondiaux de l’audit au Maroc, repart au combat en officialisant ce divorce. Dans un communiqué, il annonce qu’il a lancé les formalités pour changer de dénomination sociale et qu’il devrait très prochainement adhérer à un réseau international sans préciser lequel. Cela veut dire qu’au contraire de ce qui s’était passé lors de la séparation de Price avec PwC, il n’y aura pas de confrontation juridique sur l’utilisation de la marque avec KPMG. C’est un élément important qui devrait rassurer les 160 collaborateurs du cabinet car en de telles circonstances, la tentation de « voler de ses propres ailes » de la part de ceux qui ont accumulé un capital-expertise est très grande. Selon l’ampleur des départs, cela peut, à court terme, affaiblir le cabinet.

Ce qui est certain, c’est que la future entité est déterminée à garder ses positions dans les différents métiers -l’audit, le conseil et l’accompagnement fiscal- car les compétences et les clients, sont toujours là même s’il va falloir gérer le risque d’image lié à la perte d’une forte marque internationale sur le marché. A court terme, tout dépendra de la capacité à garder les associés seniors, ceux ayant constitué avec le temps, un gros portefeuille-clients. Car l’une des particularités des cabinets d’audit et de conseil est que les clients « appartiennent » aux associés qui les ont fait signer. Il va falloir aussi remobiliser les jeunes en leur donnant de réelles perspectives d’évolution de carrière. Dans l’organisation des big four, monter les marches n’est pas toujours évident. Contrairement à l’image que renvoient ces cabinets et à leur communication auprès de jeunes diplômés, pour passer au grade supérieur, un auditeur doit convaincre non seulement sa hiérarchie mais aussi, être meilleur dans la comparaison avec ses pairs lors d’un impitoyable processus d’évaluation. Le classement obtenu détermine la consistance des primes et la probabilité de promotion. Une absence de promotion peut signifier « la porte svp ! ».

Deloitte mène la danse au niveau mondial
Au Maroc, si les big four tiennent encore de confortables positions sur le marché, les cabinets locaux comme les autres enseignes internationales type Mazars, deviennent de plus en plus grands. D’ailleurs, le niveau des honoraires de sociétés d’audit adossées aux grands réseaux d’audit internationaux au Maroc ne correspond pas au rang de ces acteurs au niveau mondial. Selon les données publiées par BIG4 Accounting Firms, pour l’exercice fiscal 2021, Deloitte (50 milliards de dollars d’honoraires) tient le haut du podium reléguant PwC (45 milliards de dollars) à la deuxième position, E&Y (40 milliards de dollars) et KPMG (29,22 milliards de dollars). Au Maroc, la bataille fait rage sur les missions d’audit et le marché du conseil. Dans l’audit, les big four ont perdu beaucoup de clients ces dernières années au profit des challengers y compris sur le segment de grandes entreprises du secteur financier. Le réflexe de se faire auditer par une grande enseigne mondiale n’est plus systématique, les dirigeants regardent encore plus que par le passé, le prix. Ce qui compte, c’est la qualité de l’accompagnement et le professionnalisme du cabinet.

Abashi Shamamba / Les Inspirations ÉCO



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