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Assurances : comment allier inclusion et résilience ?

La 7e édition du Rendez-vous de Casablanca de l’assurance s’est ouverte hier, sous la présidence du ministre de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration, avec la participation de plusieurs experts venus des quatre coins du monde.

Casablanca abrite, du 31 mars au 1er avril, les travaux de la 7e édition du Rendez-vous de l’assurance, qui a pour invité d’honneur le Cameroun. Placé sous le haut patronage du roi Mohammed VI, l’événement continental, organisé par la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR), et qui a pour coutume d’engager la réflexion sur l’avenir de l’assurance et de la réassurance en Afrique, a choisi cette année de se pencher sur le thème «Inclusion en assurance et résilience aux pandémies». Un thème donc composé de deux thématiques interdépendantes qui revêtent chacune une importance capitale pour l’avenir immédiat du secteur de l’assurance appelé, d’une part, à couvrir des populations qui, jusque-là, étaient en marge des systèmes assurantiels classiques, et d’autre part, à faire face aux crises, telles que la pandémie Covid-19 qui perdure encore, sans mettre en péril l’équilibre du secteur.

Tirer les leçons de la crise…
Selon Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMSAR, qui a ouvert les travaux, «le thème de cette édition du Rendez-vous de Casablanca de l’assurance s’est imposé de lui-même. Il était évident que nous ne pouvions pas faire l’impasse sur les leçons tirées de la crise sanitaire pour notre industrie. D’un autre côté, les enjeux de l’assurance inclusive n’ont jamais été autant d’actualité, au vu de l’ampleur de la crise socio-économique que nous vivons.» Poursuivant son propos, le président de la FMSAR a ajouté que «malheureusement, la crise économique provoquée par la pandémie n’a pas épargné le secteur des assurances. Bien qu’il semble aujourd’hui moins impacté que d’autres secteurs d’activité, nous ne ressentirons probablement les répercussions réelles de cette crise sanitaire que plusieurs mois, voire plusieurs années après.» Toutefois, a-t-il poursuivi, «nous devons nous attendre, dans les prochaines années, à l’émergence de nouveaux risques, qu’ils soient d’ordre technologique, environnemental, ou politique. Et nous devons tirer des leçons de cette crise sanitaire pour nous y préparer. Cette pandémie nous a, en effet, démontré que les mécanismes d’assurance classiques ne peuvent pas couvrir les risques systémiques, ni amortir leur impact financier.» Et de conclure que «l’un de nos principaux défis aujourd’hui consiste à construire des modèles de couverture capables de protéger les individus et les organisations, sans mettre en péril l’équilibre de notre secteur».

…pour mieux se préparer à l’avenir
Au Maroc, le secteur des assurances a réussi, au fil des ans, à améliorer ses indicateurs en renforçant la solvabilité de ses acteurs et la couverture de leurs engagements. Et c’est grâce à la solidité de ses fondamentaux qu’il a réussi à faire preuve de résilience en 2020, en dépit du contexte particulier de la crise sanitaire. Les primes de la Non-vie ont enregistré une évolution de 2,8%, et la Vie a bien résisté, puisqu’elle n’a enregistré qu’une faible baisse de 0,3%. Ce bilan relativement positif ne doit pas occulter les problèmes que le secteur a rencontrés lors de cette année exceptionnelle. Notamment au niveau de l’encaissement des primes et au niveau de la dépréciation de ses actifs. À cause de la baisse des marchés financiers, les entreprises d’assurance ont perdu environ 31% de leurs plus-values latentes entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020, est-il expliqué. Ceci étant, la stratégie nationale de l’inclusion financière est bien en marche et la feuille de route du volet Assurance est en cours de déploiement. Quelques premières expériences réussies ont déjà vu le jour. Elles viennent s’ajouter à de belles réalisations lancées depuis plusieurs années par les assisteurs, en collaboration avec les associations de micro-crédit. Mais, comme les canaux de distribution classiques ne sont pas toujours adaptés à la micro-assurance, les assureurs savent qu’il faudra faire preuve de plus de créativité en s’inspirant, par exemple, d’expériences internationales abouties. L’enjeu est notamment de fixer la juste limite entre la micro-assurance et l’assurance classique, et de garder les réseaux traditionnels comme canal de distribution de référence pour la prévoyance et les garanties dommage, qui nécessitent de l’expertise et du conseil. À coup sûr, les acteurs marocains seront tout ouïe lors des tables rondes animées par des experts venus des quatre coins du monde, qui se poursuivront encore aujourd’hui, jeudi 1er avril, date de clôture de la rencontre. L’objectif étant de capter les bests practices en matière d’usage des technologies innovantes et des moyens à mettre en place pour rendre l’assurance plus inclusive, de même que la gestion de la crise sanitaire liée à la Covid-19. 

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco



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