Éco-Business

Aquaculture. Une production de 50.000 t en 2024

L’offre aquacole devrait aboutir au lancement de 256 projets  au niveau national. La production devrait passer de 50.000 tonnes en 2024 à 70.000 tonnes en 2026.

À elle seule, la région de Dakhla-Oued Eddahab accapare près de 80% des projets aquacoles validés au niveau national, soit 214 projets, ciblant une production globale d’environ 78.000 tonnes par an. Ce n’est donc pas un hasard qu’elle ait été choisie pour abriter, ce mercredi, la première édition du Forum des entreprises aquacoles initié par l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA). L’offre nationale en matière d’aquaculture devrait aboutir au lancement de 256 projets aquacoles au niveau national, avec un potentiel de production de 156.000 tonnes par an.

«Les premiers chantiers lancés dans le cadre de la stratégie aquacole ont visé la mise en place d’un cadre juridique spécifique à cette activité et la planification du littoral marocain à des fins aquacoles. Ces deux chantiers   fournissent la visibilité nécessaire aux investisseurs intéressés par ce secteur porteur», explique Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts.

Aujourd’hui, la planification territoriale de l’aquaculture couvre le littoral national à travers 5 plans aquacoles. «Cette planification aquacole a pu définir un potentiel de production global de 380.000 tonnes dont 30% prévues dans la région Dakhla-Oued Eddahab et estimé à 115.000 tonnes», ajoute Aziz Akhannouch.

Un secteur en pleine croissance
Cette région compte aujourd’hui 11 fermes en activité et 66 devant démarrer courant 2019-2020. À l’échelon national, le paysage du secteur aquacole est en train d’entamer sa mutation, selon l’ANDA. «Le secteur aquacole est aujourd’hui constitué de 281 structures et projets, y compris les fermes déjà en activité dans les différentes régions», précise Majida Maâroufi, directrice de l’ANDA.

Dans ce portefeuille, près de 256 projets ont été retenus dans le cadre des 12 appels à manifestation d’intérêt lancés au niveau de cinq régions pour un investissement total d’environ 1,6 MMDH. Il s’agit de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, de l’Oriental, de Souss-Massa, de Guelmim-Oued Noun et de Dakhla-Oued Eddahab. Dans le détail, le calendrier mis en place par l’ANDA permettra de lancer 34 projets en 2019-2020. Les autres le seront entre 2021 et 2024.

«La production atteindra près de 50.000 tonnes en 2024 pour se situer à 70.000 tonnes en 2026», a annoncé Maâroufi.

De plus, parmi les projets qui seront réalisés à Dakhla, 100 concernent les jeunes entrepreneurs originaires de la région, avec 25 projets spécialisés dans les algues et 75 dans les coquillages. Pour garantir l’inclusion de cette catégorie dans le tissu économique de la région Dakhla-Oued Eddahab, le département de la Pêche maritime a mis en place un programme structurant visant l’appui financier des projets aquacoles de ces jeunes entrepreneurs pour une enveloppe de 57 MDH, ainsi que le renforcement des infrastructures de débarquement des produits de l’aquaculture pour un montant de 42 MDH. Pour le développement de l’écosystème économique aquacole, une enveloppe globale de plus de 220 MDH a été mobilisée dans plusieurs projets de renforcement de la recherche, notamment la mise en place d’une ferme et d’une écloserie expérimentale à Dakhla. Cette infrastructure dispose d’une capacité de production de 50 millions de naissains d’huîtres et 10 millions de naissains de palourdes. C’est la première du genre à l’échelle régionale mais aussi nationale; elle constitue un atout important pour le secteur de la culture de coquillages en termes d’approvisionnement en semences. À cela s’ajoute l’installation d’une autre écloserie de coquillages expérimentale à Amsa relevant de la province de Tétouan et la mise à niveau du réseau des laboratoires de surveillance du milieu marin, l’équipement des centres de recherche spécialisés tel que celui de la surveillance des maladies animales aquatiques (pathologie) en plus du renforcement des moyens et ressources de l’INRH pour le classement sanitaire des sites dédiés à la culture des coquillages, particulièrement pour certaines régions comme celle de Dakhla, ayant une vocation conchylicoles.

De grands chantiers
À cet égard, la construction d’une vedette océanographique a été lancée pour l’appui aux études de faisabilité des projets aquacoles des opérateurs privés. Plusieurs visites de terrains ont été effectuées en marge du forum. La délégation s’est arrêtée sur l’état d’avancement de la ferme piscicole pilote de l’Institut national de recherche halieutique (INRH) dans la zone de Boutalha. D’un coût total de 8 MDH, ce projet appuiera le secteur privé en fournissant les conseils scientifiques nécessaires et en généralisant le recours aux innovations technologiques modernes. La visite a également concerné trois projets d’investissement privé dans l’aquaculture. Il s’agit des parcs de palourdes et d’huîtres dont la production totale annuelle est de 1.436 tonnes, pour un investissement total d’environ 127,5 MDH. La délégation s’est également rendue à Lassarga pour visiter un projet de production d’algues marines, dont la production annuelle cible atteint les 30.000 tonnes pour un investissement total de 21 MDH. De plus, la ville de Dakhla s’est dotée d’une fabrique de glace d’une capacité de production quotidienne de 125 tonnes. Située dans le port, celle-ci permettra d’assurer une disponibilité permanente de la glace à proximité des infrastructures de commercialisation, contribuant ainsi à une meilleure préservation de la qualité des produits de la pêche et à une valorisation optimale des captures. Elle aura nécessité une enveloppe budgétaire de 22 MDH. Par ailleurs, la délégation a visité un entrepôt de stockage d’une capacité de 6.000 tonnes pour un investissement total de 100 MDH. Située dans la zone industrielle de Dakhla, cette unité emploie environ 200 personnes. En plus de ces projets, la délégation officielle s’est penchée sur l’état d’avancement des travaux dans 5 usines de valorisation des petits pélagiques, dont l’investissement global est de 891 MDH.



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