Éco-Business

Annual Exchange of Ideas Conference : Les risques de marché en question

Le Groupe Crédit Agricole a organisé la deuxième édition de son «Annual Exchange of Ideas Conference», au profit des entreprises marocaines. Il s’agit d’une rencontre internationale dédiée aux mécanismes de prévention des risques de change, de taux et de volatilité des cours des commodités.

Quels impacts pourraient engendrer, sur l’économie marocaine, l’élection américaine ou les différents scrutins européens dont la série commence dans quelques semaines ? Au-delà des considérations géopolitiques, leurs répercussions sur l’économie mondiale n’est plus à démontrer, mais elles s’avèrent plus amplifiées sur les marchés financiers et des matières premières. Cela expose plusieurs pays, lesquels au-delà de la teneur de leurs relations commerciales, dépendent, en partie, de l’évolution de la croissance de ses pays. C’est le cas du Maroc dont le régime de change est adossé à un panier de devise composé à 40% de dollars et à 60% d’euros. Par conséquent, les évènements politiques que vivront ces deux régions, les prochains mois, s’accompagnent de risque certains pour l’économie nationale qui se prépare d’ailleurs à réviser son régime de change. Il appartient dès lors aux autorités, mais surtout aux entreprises d’en anticiper les fluctuations probables afin d’agir en conséquence, ce qui passe par une meilleure appréciation des risques.

C’est autour de ces thématiques que le Groupe Crédit Agricole du Maroc a organisé, samedi dernier à Marrakech, la deuxième édition de son «Annual Exchange of Ideas Conference», au profit des entreprises marocaines particulièrement celles exposées au risque de change et aux fluctuations des cours des matières premières. L’évènement est une rencontre internationale dédiée aux mécanismes de prévention des risques de change, de taux et de volatilité des cours des commodités avec la participation d’experts de renommée internationale ainsi qu’une centaine d’entreprises marocaines. Au cours de ce colloque, il a été présenté à l’auditoire une lecture de l’économie mondiale avec l’impact sur les prix des matières premières agricoles et énergie. Plusieurs ateliers ont également été tenus en parallèle avec des focus sur plusieurs aspects des tendances des marchés mondiaux.

Celui dédié au risque management au niveau des entreprises a été, par exemple, axé sur un échange d’expériences internationales en matière de solutions visant à limiter l’impact de la volatilité des cours mondiaux des matières premières et des devises sur les finances des entreprises. La gestion du risque de change a constitué la thématique centrale du colloque et au cours du séminaire qui lui a été consacré, les intervenants ont mis en exergue les perturbations actuelles du marché des devises doublement affecté par le Brexit et les difficultés économiques de l’UE. La baisse marquée de la livre qui pourrait s’accentuer en cas de hard brexit, impacte négativement la zone euro. Selon les différentes interventions des experts, «elle a en effet bien du mal à sortir définitivement de la zone de risque contraignant ainsi la BCE à poursuivre son programme d’assouplissement quantitatif». En face, le dollar profite de la solidité de l’économie US et de la faiblesse de la devise européenne pour se renforcer. «Des fluctuations qui rendent d’autant plus nécessaire l’adoption d’instruments de couverture pour se protéger de ces mouvements monétaires erratiques».

Tendances de marchés
Le Crédit Agricole du Maroc a d’ailleurs saisi cette occasion pour rappeler à ses clients sa forte implication dans les activités de Salle des Marchés tout en déclinant une palette de nouveaux produits de couverture optionnelle qui répondent à leurs besoins dans ce contexte. Le séminaire consacré aux perspectives des marchés agricoles et en particulier à celui des céréales a donné lieu à un débat pointu. Selon les spécialistes, «les cours du blé, du maïs et du soja ne devraient pas flamber grâce aux bonnes récoltes des principaux producteurs». Seule nouveauté, les blés de Russie et d’Ukraine auront le vent en poupe cette année, soutenus par des rendements robustes.

Enfin, la table ronde dédiée au marché de l’énergie s’est conclue sur un constat plutôt rassurant pour le Maroc. «Malgré la reprise en main de l’OPEP qui a réduit sa production, la lente érosion des énormes stocks mondiaux qui s’en est suivie ne devrait impacter à la hausse les cours du brut que l’année prochaine» a-t-il été mis en exergue. Toutefois, «l’évolution aléatoire des marchés de change, de taux comme celui des commodités rendent aujourd’hui indispensables les instruments de couverture pour les entreprises mondialisées, qui se battent pour préserver leur rentabilité». Un enjeu stratégique pour les entreprises marocaines avec la nécessité qui s’impose pour elle d’adopter une véritable politique de gestion du risque. Des exposés ont porté sur les meilleures pratiques de gestion des risques de marchés avec des tables rondes animées par des professionnels internationaux très spécialisés. Un débat sur les perspectives ouvertes par le nouveau système de flexibilité du régime de change au Maroc a enfin clôturé le séminaire.

 


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