Aicha Amrani Lassri démise de ses fonctions

La crise qui secoue depuis plusieurs mois l’Association des femmes chefs d’entreprise du Maroc (AFEM) a atteint son point culminant. Sa présidente, Aicha Amrani Lassri, vient d’être démise de ses fonctions ce mardi 30 avril, lors d’un Conseil d’administration.

Coup dur pour Aicha Amrani Lassri (photo). À la tête de l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (AFEM) depuis près d’un an, elle vient d’être démise de ses fonctions. La décision a été prise, ce matin du mardi 30 avril, par les cheffes d’entreprises marocaines lors d’un Conseil d’administration tenu à Casablanca. Il a en effet été question, lors de cette rencontre, de statuer sur les capacités de Aicha Amrani Lassri à fédérer les membres de l’association autour d’une nouvelle équipe, après trois tentatives manquées. Un défi que l’entrepreneuse marocaine n’aurait pas pu relever, indique une source présente à cette réunion.

Résultat, «nous avons décidé de démettre Aicha Amrani Lassri de ses fonctions de présidente de l’AFEM», a indiqué aux Inspirations ÉCO Saloua Karkri Belkeziz, fondatrice de l’association.

Selon la présidente honoraire, l’AFEM vient de connaître, pour la première fois en 19 ans d’existence, un événement qui ne devrait pourtant pas empêcher les cheffes d’entreprise marocaines d’être optimistes. «Nous avons pris un certain nombre de mesures pour assurer la pérennité de l’association en mettant en place un conseil de transition composé de cinq membres, lesquels vont veiller sur les affaires courantes de l’AFEM jusqu’à la prochaine assemblée, prévue courant juin», a-t-elle ajouté, avant d’assurer que la nouvellement destituée n’a pas «opposé de résistance» ce mardi. Elle avait été, rappelons-le, élue mardi 5 juin 2018 à la tête de l’AFEM face à Leila El Andaloussi, récoltant 163 voix contre 75. Il faut dire que l’éviction de la présidente et fondatrice de la société de courtage Sadas Assurances n’est pas surprenante. Au début de l’année déjà, le conseil des sages avait reconnu du bout des lèvres que l’AFEM traversait «une période difficile de gouvernance», avant de minimiser «la crise», commune à toutes les associations. «Le conseil des sages a pris en main ce dossier et, croyez-moi, nous allons vous surprendre prochainement. Nous sommes en train de résoudre ce problème pour le dépasser rapidement », avaient promis les sages. Mais la patronne des patronnes, qui connaît pourtant très bien l’AFEM pour l’avoir cofondée, avait «du mal à former une équipe solide autour d’elle pour mener à bien son mandat», malgré le secours des sages, nous confiait déjà, fin février, une membre de l’association qui a préféré garder l’anonymat. Et d’ajouter: «en fait, quelques semaines après l’élection, j’avais décidé de ne pas poursuivre mon engagement dans le bureau», alors que les défis ont été nombreux pour l’entrepreneuse «accomplie ».

En effet, Aicha Amrani Laasri s’était présentée, à ses militantes, lors de la campagne pour la «présidentielle» de l’AFEM comme une patronne pragmatique et «rassembleuse »; en témoignent les objectifs qu’elle s’est elle-même fixés, à commencer par «la régionalisation ». Malheureusement, ces objectifs ont semblé un peu trop ambitieux pour elle. Mais outre la «mésentente sur les actions et un mode de management qui n’a pas convaincu», d’autres raisons pourraient expliquer le départ avant l’heure de Aicha Amrani Laasri. Son ancienne rivale, Leila El Andaloussi, n’aurait pas digéré sa défaite. «Avec sa nouvelle association », elle aurait massivement recruté dans les rangs de Aicha Amrani Laasri, contribuant ainsi aux départs enregistrés à l’AFEM. Une saignée qui aurait fini par écorner l’image de l’association, dira-t-on.

Saloua Karkri Belkeziz
fondatrice et présidente honoraire de l’Afem

Nous avons pris un certain nombre de mesures pour assurer la pérennité de l’association en mettant en place un conseil de transition composé de cinq membres, lesquels vont veiller sur les affaires courantes de l’Afem jusqu’à la prochaine assemblée, prévue courant juin.