Agriculture : le semis direct gagne du terrain malgré la sécheresse

Le programme de semis direct a atteint 160.000 ha durant la campagne 2024-2025 contre 118.000 ha lors de la campagne précédente en comparaison avec l’objectif d’un million d’hectares d’ici 2030, soit environ 25% des surfaces réservées aux céréales. À mi-chemin, l’opération a pour but d’atteindre 400.000 ha d’ici 2025-2026.
S’il y a une filière qui est exposée au changement climatique, c’est bien évidemment les systèmes céréalières, d’où le lancement, il y a plus de quatre ans, du Plan national de semis direct comme technologie à même de faire face aux aléas climatiques avec une rotation culturale des légumineuses.
Aujourd’hui l’objectif est d’atteindre 1 million d’hectares d’ici 2030, soit environ 25% des surfaces réservées actuellement aux céréales dans le cadre de la nouvelle stratégie Génération Green 2020-2030.
Le programme de semis direct, pour lequel 1,1 MMDH a été mobilisé, a atteint près de 160.000 ha durant la campagne 2024-2025 contre 118.000 ha pendant la précédente campagne. En se basant sur l’évolution annuelle des superficies au titre de la période 2021-2030, celles-ci ont évolué de 20.000 ha en 2021-2022 à 66.000 ha en 2022-2023 pour se situer à 118.000 ha en 2023-2024 avant d’atteindre 160.000 ha durant l’actuelle campagne.
À mi-chemin, l’opération a pour but d’atteindre un objectif de 400.000 ha d’ici 2025-2026. Des résultats positifs face à une production céréalière (blé tendre, blé dur et orge) structurellement affaiblie par sept années de sécheresse.
Il va sans dire que le semis direct améliore les rendements en céréales, même en années sèches avec 6 à 11 q/ha en moyenne par rapport aux méthodes conventionnelles. Elle assure la stabilité de la production dans des régions à faible pluviométrie en plus d’une meilleure amélioration de la matière organique du sol à hauteur de 25%.
Une récolte de 44 millions de quintaux 2025
Il est à noter que l’objectif visé en 2024 était d’atteindre 260.000 hectares de semis direct contre 100.000 ha au titre de la campagne de 2022-2023 avec un système d’incitation dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA), notamment l’acquisition des semoirs de semis direct.
Cette technique de semis direct des céréales lancée dans le cadre de la nouvelle stratégie Génération Green (GG) a montré son efficacité dans les zones arides et semi-arides. Elle permet d’améliorer les rendements dans les systèmes céréaliers et d’assurer une sécurité alimentaire en matière de céréales.
Ciblant les principales régions céréalières, ce mode d’installation des cultures adopté surtout en Australie est utilisé sans avoir recours aux travaux des sols. Aujourd’hui, les hypothèses de la production nationale céréalière est tributaire de la régularité des conditions climatiques, notamment en volume et en répartition temporelle et spatiale des précipitations.
Dans ce sens, même avec les dernières précipitations, la récolte céréalière serait une nouvelle fois d’un niveau moyen, ce qui accentue la dépendance du Maroc aux importations et la hausse de leur charge financière. En témoignent les prévisions de récolte de 44 millions de quintaux prévus pour l’actuelle campagne céréalière.
En chiffres, cette filière stratégique est pratiquée en quasi-totalité en culture pluviale avec une superficie atteignant 4,5 millions d’hectares en année pluvieuse dont seulement environ 300.000 ha en irrigué, soit la moitié de la superficie agricole utile du pays.
La céréaliculture irriguée limitée à 300.000 ha
Il est à noter que les céréales occupent la moitié de la superficie agricole utile du pays, sur 9 millions d’hectares. Les efforts fournis dans le cadre du Plan Maroc Vert, et par la suite dans le cadre de la Génération Green pour améliorer les rendements, ont permis d’augmenter la production malgré le contexte pluviométrique déficitaire, notamment à travers l’élargissement de l’utilisation des semences sélectionnées et de techniques améliorées.
L’analyse de l’historique des niveaux de production locale et d’importations annuelles fait ressortir que, pour une production annuelle moyenne de 75 Mq de céréales (blé tendre, blé dur et orge), les importations globales se situent entre 50 et 60 Mq, dont la moitié en blé tendre.
C’est la raison pour laquelle l’objectif est de garantir une production d’au moins 70 Mq annuellement à travers les techniques d’irrigation d’appoint, notamment la technologie des pivots.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO