Éco-Business

Agriculture : AgriEdge promeut l’irrigation de précision

Suite aux expériences pilotes menées auprès de petits exploitants agricoles à Benguerir et à Essaouira, la startup développée en interne par OCP a commencé à vendre sa trouvaille dans d’autres coins du royaume, à travers deux types d’offres qui séduisent.

AgriEdge a commencé à vendre son innovation technologique qui consiste à rationaliser l’eau destinée à l’irrigation de parcelles agricoles. Après les expériences pilotes menées auprès de petits exploitants agricoles de Benguerir et d’Essaouira, la startup développée en interne par OCP a pu élaborer un business model qui, apparemment, marche bien ! «Nous sommes aujourd’hui présents dans les régions de Marrakech, d’El Jadida et du Nord où nous avons pu installer notre application sur l’irrigation de précision sur des parcelles de 500 hectares et plus. Et nous sommes également en négociation avec des clients installés dans d’autres parties du royaume. Bref, pour un début, ce n’est pas mal du tout», se réjouit Faïssal Sehbaoui, Manager général d’AgriEdge.

Réduction de 20% de l’eau d’irrigation sans faire baisser le rendement
L’application d’AgriEdge permet aux clients de réduire d’en moyenne 20% leur consommation d’eau en conservant le même niveau de rendement. Les clients peuvent l’acquérir à travers deux types d’offres. Dans la première, ils souscrivent à une location annuelle des capteurs qui sont installés dans leurs parcelles agricoles, à raison d’un capteur par hectare, dans l’autre, ils les achètent. Dans les deux cas, c’est AgriEdge qui s’occupe de la maintenance, un service payé par l’exploitant agricole. Sehbaoui est resté discret sur le coût de la location annuelle d’un capteur, ainsi que sur son prix de vente. Toutefois, il explique pourquoi AgriEdge fait deux offres. Parce que, dit-il, «certains agriculteurs ont les moyens d’investir, tandis que d’autres dépendent de la commercialisation de leur récolte». À la question de savoir quelle offre suscite le plus de demandes, le DG d’AgriEdge répond qu’ils n’ont pas encore fait d’évaluation. En attendant, il faut savoir que l’application de la startup incubée à l’Université Mohammed VI polytechnique (UM6P) de Benguerir s’appuie sur une approche inclusive intégrant des travaux de recherche avancés et les contraintes terrain de l’agriculteur. La démarche consiste à créer un lien entre ces deux écosystèmes pour que l’irrigation raisonnée devienne un levier de maximisation des rendements. D’un point de vue opérationnel, AgriEdge commence par des visites in situ pour collecter des informations terrain utiles à l’adaptation de son outil. Ensuite, son équipe installe les capteurs sur la parcelle agricole concernée. Techniquement, ces capteurs lui permettent de collecter des données, à travers des systèmes d’IoT (internet des objets) et d’imagerie satellitaire. Des systèmes modélisés et développés en se basant sur des modèles agronomiques ainsi que des modèles analytiques. Ceci, sans oublier la partie communication, également développée au sein de l’équipe en travaillant sur des outils simples et efficaces selon le besoin des clients (plateforme web – application mobile – sms). Une fois tous ces outils élaborés, l’équipe d’AgriEdge passe du temps auprès des agriculteurs pour leur expliquer, à travers des notions techniques très simples, comment utiliser le dispositif, tout en intégrant leurs vision et contraintes.

Un facteur de réduction du stress hydrique
Enfin, AgriEdge installe son application mobile chez les agriculteurs qu’elle classe en deux catégories : ceux dotés d’un smartphone et ceux qui utilisent un téléphone basique. AgriEdge peut permettre à l’agriculteur pourvu d’un smartphone d’avoir une vue sur sa parcelle avec ses besoins en eau et les moments où il lui faut arroser ses plans. En revanche, elle ne pourra envoyer qu’un sms ou appeler l’agriculteur qui a un téléphone basique, pour lui communiquer les informations concernant sa parcelle. Bien évidemment, la communication se fait en dialectal pour simplifier l’exploitation de l’information. En tout cas, la formule séduit ! C’est une belle prouesse technologique dont le Maroc a grandement besoin. En effet, le royaume est confronté à un stress hydrique sans précédent où l’agriculture accapare 70% des ressources nationales en eau.

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco


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